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MédiasMali

Médias au Mali : sans partis politiques, qui interviewer ?

Mahamadou Kane
15 mai 2025

Avec la suspension des partis politiques, les médias doivent revoir leurs programmes habituels et trouver de nouveaux invités pour leurs émissions.

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Un manifestant à Bamako brandit une affiche sur laquelle est écrit : "30 ans sans alternance"
La junte a dissous les partis politiques après l'organisation par ces derniers d'une manifestation le 3 mai à Bamako pour réclamer le retour des civils au pouvoir.Image : AFP

Au Mali, les médias tentent de s'adapter à la nouvelle donne politique dans le pays où a été annoncé, il y a 48 heures, la suspension jusqu'à nouvel ordre des partis politiques et des associations à caractère politique.

Or, les médias, notamment privés, s'appuyaient essentiellement sur les acteurs de la scène politique, mais aussi de la société civile, pour alimenter leur programmation quotidienne.

Avec l'absence des acteurs politiques, radios et télévisions doivent désormais modifier leur ligne éditoriale, particulièrement en ce qui concerne les émissions de débats politiques.

Remplir les chaises vides lors des débat politiques

Issa Kaba, directeur délégué de la chaîne privée Renouveau Télévision, explique que cette dissolution a bouleversé la composition des plateaux mais aussi le contenu de sa chaîne.

"Nous avons orienté les débats vers les sociologues, les chercheurs, les professeurs d'université, explique-t-il. Les débats ne sont plus contradictoires comme avant. Nous privilégions désormais des contributions plus neutres. Les questions sont tournées vers des sujets moins polémiques, car nous n'avons pas encore assez de précisions sur la décision relative à la dissolution des partis politiques".

Ecoutez les reportage à Bamako...

Cette mesure affecte également les médias numériques. Les chaînes de télévision diffusées uniquement sur Internet, dites Web TV, sont aussi impactées par le décret présidentiel qui suspend les activités des partis politiques et associations à caractère politique.

Deux jours sans émissions

Boubacar Bocoum, webjournaliste qui recevait quotidiennement des acteurs politiques sur son plateau, déplore ce changement.

"Nous avons passé deux jours sans produire d'émissions, raconte-t-il. Nous nous sommes donc tournés vers d'autres sujets, car la politique n'est pas la seule thématique du pays. Nous abordons l'utilisation de l'intelligence artificielle, la gestion des données personnelles, ainsi que la culture, le théâtre, le rap ou encore le cinéma. Nous allons explorer bien d'autres thèmes en attendant que les acteurs politiques, qui sont nos principaux interlocuteurs, soient de nouveau disponibles".

Outre les débats politiques, les contenus de la presse écrite, ainsi que des journaux radio ou télévisés, subissent également l'impact de l'absence des partis politiques.