En France, Marine Le Pen condamnée à cinq ans d'inégibilité
31 mars 2025Marine Le Pen et huit eurodéputés de son parti, le Rassemblement national, ont été reconnus coupables ce lundi par le tribunal de Paris.
Le tribunal qui a estimé que le préjudice total était de 2,9 millions d'euros, les eurodéputés RN ayant fait "prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti" d'extrême droite.
Marine Le Pen a écopé de la plus lourde sentence : cinq ans d'inégibilité avec exécution immédiate, une peine d'emprisonnement de quatre ans (dont deux fermes sous bracelet électronique) ainsi que 100.000 euros d'amende.
Quant à son parti, le Rassemblement National, il a été condamné à verser deux millions d'euros dont un ferme au Trésor Public.
Dès l'annonce de cette décision de justice, les réactions se sont mises à pleuvoir:
"Quand on donne des leçons d’exemplarité à tout le monde, on doit commencer par se l’appliquer à soi-même", a estimé Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes.
De son côté, le parti La France Insoumise "prend acte de cette décision de justice" et assure qu'il continuera de combattre le parti d’extrême droite "dans les urnes comme dans la rue", "quel que soit son ou sa candidate".
L'indignation de la droite réactionnaire
De l'autre côté du spectre politique, "c'est la démocratie qui a été exécutée", a dénoncé Jordan Bardella, le président du RN.
De nombreuses voix de l'extrême droite en Europe se sont également élevées pour dénoncer la condamnation de Marine Le Pen. "Je suis Marine !", a notamment publié le Premier ministre hongrois Viktor Orbansur X.
Aux Pays-Bas, le chef du parti d'extrême droite Geert Wilders, s'est dit "choqué" par un jugement "incroyablement sévère". "Je suis persuadé qu'elle gagnera en appel et qu'elle deviendra présidente de la France", celui qui est à la tête de la coalition dans son pays.
A Moscou, le Kremlin a déploré une "violation des normes démocratiques".
Rodolphe Bosselut, l'avocat de Marine Le Pen, a annoncé qu'elle allait faire appel. Une décision qui a priori ne change rien à l'inégibilité de la cheffe de file de l'extrême droite, dont la peine a été prononcée avec exécution provisoire. Ce qui signifie que la candidature de Marine Le Pen au scrutin présidentiel qui doit avoir lieu en 2027 est compromise.