Des manifestations à Kinshasa marquées par des violences
28 janvier 2025Ce mardi 27.01.25, des manifestations à Kinshasa, la capitale congolaise, ont été marquées par des violences et de nombreux dégâts. Une foule en colère s'en est pris aux ambassades de pays accusés de soutenir le Rwanda.
Les manifestations ont eu lieu après que les rebelles du M23, soutenus par Kigali, ont pris le contrôle d'une bonne partie de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Les représentations de la Belgique, de la France, des Etats-Unis ou encore du Kenya, du Rwanda ou de l'Ouganda ont été pris pour cible et parfois incendiées.
Tout est parti de Limete, l'une des communes de Kinshasa, où des jeunes se sont mis à brûler des pneus sur la route, avant de prendre le chemin de certaines représentations diplomatiques à Kinshasa.
Des actes de pillage et d'incendie ont été enregistrés, avant l'intervention de la police qui a dispersé les manifestants.
Des jeunes en colère face à l'inaction des pays étrangers
Ces jeunes manifestants, que la DW a rencontrés dans les rues de Kinshasa, nous expliquent leurs motivations.
"Si nous comptons sur l'opinion internationale, elle ne fera rien. Alors nous, en tant que population, nous voulons nous prendre en charge afin que nous puissions faire retourner l'ennemi", assure un des manifestant.
"Nous sommes dans la rue pour montrer à tout le monde que nous sommes mécontents de ce qui vient de se passer à Goma", explique un autre jeune.
Le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, a condamné les actes de vandalisme et de pillages qui ont accompagné cette manifestation.
"Sur le front diplomatique, nous avons raison. Mais attention, nos ennemis sont capables de vous infiltrer pour attaquer les diverses ambassades. Je vous l'interdis… Nous travaillons sur instruction du président de la République et manifestons notre mécontentement pacifiquement", a-t-il déclaré.
Des violences lourdes de conséquences diplomatiques ?
De son côté, Dieudonné Mushagakusa, du panel d'experts de la société civile de la RDC, pense que les actes de pillage et d'incendie enregistrés risquent de détériorer les relations entre Kinshasa et ses partenaires internationaux.
"C'est regrettable qu'on en soit arrivé à des situations pareilles. Ça risque d'éloigner les amis de la RDC qui devraient nous accompagner dans cette lutte de rétablissement de la paix et d'instauration de l'intégralité territoriale", affirme-t-il au micro de la DW.