Mali : la junte suspend les activités des partis politiques
8 mai 2025L’annonce de la suspension des activités des partis politiques au Mali n’a surpris personne dans les états-majors des partis. Selon Abdina Karembé, du parti ASMA CFP de l’ex-premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, la centaine de partis politiques réunis au sein de l’IPAC, l’initiative des partis pour la charte, va réadapter sa stratégie par rapport à la nouvelle tout en respectant les lois de la République.
"Tout le combat que nous menons, c’est pour la préservation des acquis démocratiques et pour le respect des lois de la République. Maintenant, si la République elle-même décide de suspendre les activités des partis politiques, en tant que légalistes, nous ne pouvons que prendre acte", souligne Soumeylou Boubèye Maïga.
"Déjà, nous avions une réunion ce mercredi (7 mai) au niveau de la commission d’organisation pour le meeting du vendredi 9 mai. Mais, à la suite du décret, nous avons été obligés d’annuler notre rencontre pour être légalistes. Il s’agira désormais pour nous de réadapter notre stratégie par rapport à la nouvelle donne."
L'opposition reste mobilisée
Ibrahima Tamega, du parti La Convergence et membre du collectif des jeunes pour la démocratie dénonce en revanche une mesure (je cite) "illégale et injuste". Il estime que la mobilisation des partis politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel dépasse le simple cadre des partis politiques. Ibrahima Tamega affirme que malgré la suspension des activités des partis politiques, la mobilisation ne faiblira pas.
"Ce sont des Maliennes et des Maliens qui n’en peuvent plus. Ce sont des Maliennes et des Maliens qui réclament la stabilité. Bien entendu, ce sont ces Maliens qui veulent se faire entendre et qui se sont tous donnés rendez-vous sur le boulevard de l’indépendance ce vendredi 9 mai pour demander le retour à l’ordre constitutionnel, pour exiger le respect de la démocratie et de la constitution en République du Mali", a déclaré Ibrahima Tamega.
La veille de l’annonce de la suspension des activités des partis politiques, le procureur auprès de la cour d’appel de Bamako avait mis en garde toute personne qui appelle à la haine, mais aussi tous ceux qui appellent à des manifestations pouvant troubler l’ordre public.
De leur côté, les soutiens de la transition ont annulé mercredi les contre-manifestations qu’ils avaient prévues après l’annonce du décret présidentiel qui suspend les activités des partis politiques.