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Au Mali, des partis se regroupent pour ne pas disparaître

Mahamadou Kane
16 avril 2025

L'Ipac regroupe des dizaines de formations politiques du pays, dont les plus importantes s’opposent à une possible dissolution des partis.

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Mali Bamako City
Image : Thomas Imo/photothek/picture alliance

L'Initiative des partis politiques pour la charte (Ipac) voit le jour au Mali. L'Ipac, qui propose de rencontrer le premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, demande également au gouvernement de repousser la consultation populaire qui pourrait conduire à la fin des partis, dans ce pays dirigé par une junte militaire.

Cette consultation se tiendra dans les régions, dans le district de Bamako, mais aussi au sein de la diaspora malienne. Les acteurs de la société civile, les légitimités traditionnelles et coutumières, les chefs de quartier, de village ou encore les médias participeront à cette rencontre pour évoquer l'avenir des partis politiques à travers la relecture de la charte des partis.

Une tentative que les acteurs de l'Initiative des partis politiques pour la charte qualifient d'"hasardeuse et d'anticonstitutionnelle".

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La Constitution protège les partis politiques 

L'article 39 de la loi fondamentale malienne précise en effet que les partis se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi.

Ceux-ci ont ainsi décidé de boycotter cette consultation, estimant qu'elle viole les conclusions des assises nationales de la refondation et de la Constitution malienne de juillet 2023.

Pour Alhassane Bah, secrétaire général de la Codem, le parti de l'ancien ministre Housseiny Amion Guindo, dit Poulo, les partis sont "intouchables".

Selon lui, "il ne faut rien exclure. C'est vrai, on nous dit qu'on ne va pas en arriver là. Mais la révision constitutionnelle est passée, la suspension des partis politiques est passée, peut-être que la dissolution aussi, ils vont dire que ça va passer. Nous allons nous opposer à cela. De la même manière qu'on s'est opposé au régime militaire du général Moussa Traoré en 1991, nous allons faire la même chose. Ils peuvent marcher sur les cadavres de qui ils veulent, ils peuvent mettre qui ils veulent en prison, mais, pour nous, la démocratie est irréversible et les partis politiques vont continuer à exister et à fonctionner". 

Assimi Goita
Assimi Goïta est président de la transition au Mali depuis mai 2021 et est accusé de vouloir s'accrocher au pouvoirImage : Alexander Ryumin/TASS Host Photo Agency via REUTERS

Le risque d'un paysage politique clairsemé

Amadou Koïta, ancien ministre et porte-parole de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, président par ailleurs du parti PS Yeleen Koura, ajoute que des actions seront menées ultérieurement pour s'opposer à ce qui s'apparente, d'après lui, à une démarche visant à "liquider" les formations politiques.

"A partir d'aujourd'hui, c'est un mouvement qui se fera pour empêcher à ce qu'on nous amène dans une situation non souhaitable, note Amadou Koïta. Notre pays a besoin de stabilité, notre pays a besoin également qu'on ait un calendrier qui marque la fin de la transition. Parce que toutes ces manœuvres, c'est pour qu'on aille vers une transition indéterminée. Après 18 mois, après 24 mois, après un léger report, nous avons l'impression maintenant qu'on est dans un report sine die. On ne l'acceptera pas. Ce combat, on va le mener".

Les participants à la consultation des forces vives de la nation pour la relecture de la charte des partis politiques travaillent sur des thématiques portant sur la réduction du nombre de partis, la fin du nomadisme politique, la reconnaissance du chef de file de l'opposition et la dissolution des partis politiques. La phase finale de cette consultation est prévue pour le 29 avril prochain.