"Les assises nationales maliennes n'ont pas été inclusives"
30 avril 2025Au delà de menace la dissolution des partis politiques, il y a également celle visant toutes les associations à caractère politique, ainsi que l'élévation du chef du pouvoir militaire, le récemment promu général Assimi Goïta, au rang de président de la République pour cinq années renouvelables.
Assimi Goïta, au pouvoir depuis le putsch d’août 2020, n’a pas été élu et ne possède pas d’autre légitimité que celle d’un soutien populaire supposé, mis en avant par les putschistes, mais difficile à vérifier dans un pays où la répression impose un climat de peur.
La situation est similaire au Niger et au Burkina Faso, deux autres pays qui forment, avec le Mali, l'Alliance des Etats du Sahel.
Pour l'analyste politique malien Tidiani Togola, la dissolution des partis politiques est donc une décision contraire à la Constitution du Mali, basé sur un processus non-démocratique. "Quelque chose de plus légitime aurait pu être un référundum", avance-t-il au micro de la DW. Il évoque aussi le mimétisme avec les autres pays de l'AES.
Des conditions similaires partout dans l'AES
Comme à Ouagadougou et à Niamey, "les consultations nationales" de Bamako ont été boycottées par les principaux partis politiques.
Au Burkina Faso, des centaines de partisans du régime militaire ont rallié, ce mercredi (30.04.25), la place de la Révolution à Ouagadougou pour manifester leur soutien au chef du pouvoir militaire.
Selon le gouvernement de transition, ce meeting a rassemblé des Burkinabè et des panafricanistes pour exprimer leur reconnaissance au pouvoir militaire dans sa lutte contre les groupes armés et pour la souveraineté du pays.
Mais pour le musicien Almamy K.J, auteur de la chanson "Tais-toi sinon tu vas au front", qui dénonce les enlèvements et les disparitions d'opposants par le régime militaire, cette mobilisation a pour but de cacher les dérives totalitaires du capitaine Ibrahim Traoré et l'incapacité de son armée à endiguer les attaques terroristes.