Au Mali, l’apiculture est un métier d’hommes. Mais il y a une dame qui change la donne dans la région de Ségou. Lôbô Cissé a implanté ses ruches dans cette ferme située à huit kilomètres de la ville de Ségou.
"Quand je disais que je voulais faire ça, les gens disaient que j'étais folle, que les abeilles piquent. Toi, tu n'as pas peur des abeilles ? Alors que quand on est passionné par quelque chose, on ne voit pas les difficultés."
Après avoir convaincu la propriétaire de la ferme, Lôbô Cissé a installé ses premières ruches avec l’appui d’un projet financé par l’Union européenne. Une dizaine de ruches, toutes arrivées au stade de la récolte après sept mois de patience.
Après une formation en élevage des abeilles, Lôbô maîtrise aujourd’hui tout le processus de la récolte des ruches. Et chacune d’elles peut donner jusqu’à 20 kilos de miel par an.
Protéger les abeilles pour assurer la biodiversité
Cette vocation née d’une simple formation, a réveillé chez la jeune apicultrice une conscience écologique.
"Les abeilles sont là pour sauvegarder notre écosystème et notre biodiversité. Quand on parle de lutte contre la famine, on ne peut pas en parler sans les abeilles. Car c'est elles qui assurent 80% des taux de pollinisateurs dans le monde."
Diplômée en agroéconomie, Lôbô a lancé sa propre entreprise "Trésor des Abeilles", il y a environ deux ans. Si elle revendait d’abord du miel d’autres apiculteurs, elle commercialise aujourd’hui sa propre production, très prisée sur le marché.
En plus du miel, la Reine des abeilles transforme aussi la cire en savon. Elle veut aller plus loin : labelliser son miel et booster sa production à une tonne par an. Une quantité de miel qui nécessite l’installation d’au moins une cinquantaine de ruches.