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Des consultations Mali-Allemagne à Bamako

Mahamadou Kane
22 mai 2025

Les "consultations germano-maliennes" abordent la gouvernance, la décentralisation et la stabilisation du Mali. Berlin fait part de sa "grande inquiétude" quant aux restrictions des libertés fondamentales dans le pays.

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Mali: vue aérienne du centre ville de Bamako (illustration, photo de 2021)
Bamako a accueilli des discussions sur le partenariat entre l'Allemagne et le MaliImage : Nicolas Remene/Le Pictorium/MAXPPP/dpa/picture alliance

Une délégation diplomatique allemande était en visite aujourd'hui [22.05.25] au Mali. Des "consultations germano-maliennes" se sont tenues peu de temps après la suspension des partis politiques dans ce pays.

L'Allemagne affirme qu'elle reste aux côtés de Bamako dans le cadre du soutien au processus de transition, mais elle s'interroge sur la situation politique et les restrictions des libertés fondamentales. Le ministère allemand des Affaires étrangères a même fait part de sa "grande inquiétude".

"Nos partenaires doivent respecter la souveraineté du Mali"

Un climat politique tendu

Au menu de ces consultations germano-maliennes, il y avait des questions liées à la gouvernance, la décentralisation et la stabilisation à travers la paix et la cohésion sociale.

D'autres sujets relatifs à l'agriculture, à la sécurité alimentaire ou encore au climat et notamment à l'énergie ont aussi été abordés par les deux parties.

Mais ces discussions ne pouvaient pas ignorer la crispation du climat politique.

Pour un retour à l'ordre constitutionnel

Dietrich Pohl, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne au Mali, est revenu sur la dissolution des partis et l'organisation des échéances électorales qui devrait être, selon lui, une priorité pour Bamako :

"Nous travaillons dans l'esprit et dans le sens d'un retour à l'ordre constitutionnel. Nous comprenons parfaitement que cette phase de transition est une période pour arriver à cela. C'est clair que les priorités maliennes sont très intéressantes et très importantes pour nous.

Nous comprenons toutefois que la situation des partis politiques est critique. Nous serions donc intéressés de voir comment les autorités de la transition vont résoudre cette question. Parce qu'il est clair que pour arriver à des élections apaisées et transparentes, il faut des structures qui portent la voix des opinions publiques".  

S'adapter au contexte malien

Selon Sékou dit Gaoussou Cissé, directeur Europe au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, les questions électorales sont importantes, mais elles doivent s'adapter au contexte et aux réalités maliennes. Pour lui, l'urgence demeure la sécurité des Maliens :

"Nous devons pouvoir expliquer, à la partie allemande, la trajectoire de la transition, ses objectifs et ses ambitions pour rebâtir un État plus fort qui accomplit ses missions régaliennes en lien avec la sécurisation du pays, mais aussi avec ses missions que je qualifierai de régaliennes sociales, explique Sékou Cissé. Il s'agit notamment du déploiement des services sociaux de base comme la santé, l'éducation et les activités économiques sur le terrain." 

Maintien de la coopération

Malgré la remise en cause de l'ordre constitutionnel dans le pays depuis bientôt cinq ans, l'Allemagne n'a jamais rompu sa coopération avec le Mali.

Berlin compte d'ailleurs renforcer son soutien aux populations maliennes dans un contexte de crise multiforme qui frappe le pays depuis plus d'une décennie.