Madagascar: Hery Rajaonarimampianina a démissionné
8 septembre 201836 candidats sont en lice pour ce scrutin présidentiel, dont le président sortant, Hery Rajaonarimampianina et ses deux prédécesseurs, Marc Ravalomanana (2002-2009) et Andry Rajoelina (2009-2014).
L’article 46 alinéa 2 de la constitution malgache stipule que "le président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste soixante jours avant la date du scrutin présidentiel (…)".
"Cher peuple, le moment est venu pour moi de démissionner conformément à la Constitution. J'ai déposé aujourd'hui à la Haute-cour constitutionnelle une demande d'officialisation de cette démission", a déclaréHery Rajaonarimampianina, lors d'un bref discours télévisé.
En application de cette disposition, l'intérim de la direction du pays a été confié à la deuxième personnalité de l'Etat, le président du Sénat Riko Rakotovao, issu du parti présidentiel, le Hvm.
Respect de la Consitution
"Je confirme que je démissionnerai avant les élections tel que la loi l'exige", avait déclaré, il y a une semaine, le chef de l'Etat dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube. Avant de poursuivre : "les problèmes ne viendront pas de moi, qui ai été élu démocratiquement en 2013."
Le président sortant encourait la déchéance si ce cas de figure se présente, la conséquence est que Hery Rajaonarimampianina pourrait être écarté de la course à la magistrature suprême du 7 novembre par la Haute Cour de Justice, la plus haute juridiction du pays. Hypothèse écartée, puisque l'intéressé a démissionné.
Ras-le bol
Plusieurs leaders de l’opposition critiquent le bilan, jugé catastrophique, du président sortant. À en croire l’opposant, Laurent Ramaroson, "il y a une sorte de ras-le bol généralisé dans tout le pays par rapport au régime en place. Une fois arrivé à terme, tout le monde semble pousser un certain ouf de soulagement. Rien qu’à voir l’état de son propre parti qui, malgré qu’il soit au pouvoir actuellement, présente une sorte de dislocation. Tout le monde quitte le bateau. Surtout les barons du régime."
En attendant, les adversaires du président sortant sont déjà en campagne. Les principaux candidats à cette élection présidentielle sillonnent le pays pour sensibiliser leurs électeurs.
"On est en train de former nos délégués de bureaux de vote, créer les comités de soutien et la semaine prochaine, nous allons commencer par la formation des formateurs pour les 20.000 et quelques délégués de Madagascar. Nous avons demandé à l’administration de rester neutre et que le meilleur gagne, c’est tout", a expliqué à la DW, Hajo Andrianainarivelo, un ancien vice-premier ministre et président du Parti Malagasy Miara Miainga. Il soutient la candidature de l’ancien président de la transition, Andry Rajoelina.
La rédaction de la DW a tenté vainement d’interviewer le président du Sénat, Rivo Rakotovao.
Jeudi, le desormais ex-président malgache a procédé à une série de nominations au sein de l’armée et de l’administration. Ce qui entretient une certaine méfiance dans l’opinion.