A Goma, le M23 continue à recruter des jeunes combattants

En dépit des discussions diplomatiques en cours dans la résolution de la crise sécuritaire dans l'est de la RDC, les rebelles du M23 poursuivent un vaste programme de recrutement de jeunes combattants dans les zones qu'ils contrôlent.

Dans la ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu, ces campagnes se poursuivent dans différents quartiers. Une manière pour la coalition AFC/M23 de se présenter en position de force à la table de négociation.

L'équipe de mobilisation et de recrutement de l'AFC/M23 est ce jour présente au quartier Murara.

"Nous avons appelé les jeunes gens qui veulent servir au sein de l'ARC (Armée révolutionnaire congolaise) à s'engager dans cette armée qui est une armée professionnelle, éduquée, prête et disposée à combattre la mauvaise gouvernance", explique Innocent Munyemana, cadre de cette branche de la rébellion.

L'Onu dénonce des recrutement forcés, y compris de mineurs

Salomon, l'un des jeunes du quartier, a décidé "volontairement de rejoindre le M23, car je suis convaincu que c'est un mouvement qui prône le développement. Je me désolidarise de l'ancien gouvernement de monsieur Tshilombo, qui se contente de tenir des promesses qui ne sont jamais réalisées. C'est pourquoi, par ma volonté, je décide d'adhérer au M23".

Ces campagnes de recrutement se poursuivent dans plusieurs zones des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans leur dernier rapport, les experts des Nations unies affirment que "la coalition AFC/M23 poursuit ses recrutements – volontaires et forcés, y compris de mineurs – depuis avril 2024". 

Des milliers de nouvelles recrues venant des territoires qu'elle contrôle dans l'est du pays, mais aussi des provinces voisines, ont ainsi été formées au cours des derniers mois.

Les appels au retrait du M23 restent vains

Pour l'analyste Moïse Hangi, les rebelles, conscients de leur possible retrait des territoires qu'ils occupent, veulent avoir la force du nombre pour peser dans les négociations.

Il note que "dans plusieurs quartiers chauds de la ville, les jeunes sont recrutés pour intégrer la rébellion. Visiblement, les rebelles veulent renflouer leurs effectifs, pour revendiquer à un certain moment que ces derniers puissent intégrer les forces armées de la République démocratique du Congo, à la suite des pourparlers ou des négociations qui sont déjà amorcées au niveau de Washington et à Doha. Nous pensons que le gouvernement congolais doit être très vigilant".

Les appels au retrait des rebelles du M23, appuyés par l'armée rwandaise, des territoires qu'ils occupent dans l'est de la RDC se multiplient, mais sur le terrain, aucun signe allant dans ce sens n'est encore observé.