L'école allemande sur la sellette
22 mars 2007"Ainsi ce que nos ministres de l’éducation réfutent est officiel et certifié par la plus haute instance impartiale à Genève", annonce la Tageszeitung de Berlin : il ne s’agit pas seulement d’un petit problème de transmission de savoir dans les écoles, mais il existe de véritables atteintes à la loi. Des jeunes gens se voient refusé le droit d’apprendre simplement du fait qu’il sont originaires d’un autre pays. Le système scolaire qui d’une part débute tard et de l’autre sélectionne tôt, handicape les immigrés si fortement, que leur intégration échoue.
Munoz monsieur sait-tout titre le quotidien Die Welt qui rappelle que les ministres allemands de l’éducation ont remercié l’auteur du rapport poliment mais sans plus. Ses propos sur le traitement des défavorisés les ont en effet peu inspiré, quant à ceux concernant les handicapés pas du tout. Selon le journal, Jürgen Zöllner, le président de la conférence fédérale de l’éducation, a raison de mésestimer le débat sur la structure scolaire prôné par les nations unies. Le système est en effet secondaire comme le prouve notamment les résultats de l’étude comparative Pisa : Quelques établissements du bas de l’échelle y ont été mieux noté que certaines écoles de niveau d’enseignement moyen et toutes ont mieux fait que les lycées intégratifs regroupant toutes les formes. Ceux-là même que l’ONU plébiscite.
Même son de cloche dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung selon laquelle le travail qui occupe des scientifiques depuis des décennies et requiert des études approfondies, l’observateur de l’Onu croit pouvoir le réaliser d’un petit coup d’œil sur le système scolaire allemand. Pour la FAZ ce n’est pas seulement culotté mais aussi hautement malhonnête. Car, comme le montre les préceptes qu’il veut imposer, il s’agit d’une copie du bilan de Pisa et de quelques impressions diffuses à l’issue d’une visite d’une semaine.
Les chargés de mission des nations unies sont rompus aux contacts avec des politiciens de mauvaise foi, remarque en revanche la Süddeutsche Zeitung. En premier lieu les dirigeants de régimes douteux sont rétifs aux ingérences de la communauté internationale. Hélas l’Allemagne aussi se pose en État-brigand refusant de s’en laisser compter par les Nations Unies. A la critique de monsieur Munoz, conclut le quotidien, les ministères ont réagit avec un dédain aussi honteux que le sont les misérables performances du système scolaire allemand.