L'opposition malienne menace de ne pas aller au second tour
7 août 2018L'opposition malienne demande à l'Etat de faire preuve de plus de transparence dans le processus électoral en cours et menace de ne pas aller au second tour sans un recomptage des voix.
Cette annonce a été faite ce lundi à Bamako à l'issue d'une conférence de presse tenue par le collectif des 18 candidats à l'élection présidentielle. Les membres du collectif dénoncent de graves irrégularités lors du premier tour du 29 juillet et exigent la révocation des autorités chargées de son organisation.
Doléances et irrégularités
Le collectif des 18 candidats a rassemblé un certain nombre de doléances portant sur les irrégularités constatées lors du scrutin du 29 juillet.
Soumaila Cissé, chef de file de l'opposition malienne, a ainsi déclaré exiger "le recomptage contradictoire des voix et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, la publication de la liste exhaustive des localités et des bureaux de vote dans lesquels le scrutin n'a pas pu se tenir et du nombre d'inscrits concernés".
Soumaila Cissé a ajouté: "tant que cette liste n'est pas connue et vérifiée par les missions d'observation, le pouvoir peut en toute impunité produire des résultats dans les bureaux de vote officiellement ouverts mais dans lesquels les électeurs ne s'y sont pas rendus faute de sécurité."
Ces réclamations sont plus que légitimes, selon l'ancien ministre Choguel Kokalla Maiga, candidat du MPR (Mouvement patriotique pour le renouveau) à l'élection présidentielle du 29 juillet et également membre du collectif.
"Lorsqu'on nous dit qu'on a centralisé les résultats au niveau du cercle, ça veut dire que ça été centralisé au niveau de la commune, quand c'est centralisé au niveau de la commune ça veut dire qu'on a la liste des bureaux de vote dans lesquels on a centralisé. Quand il y a litige, c'est normal qu'on parte à la source pour demander de sortir les bureaux qui ont conduit à la centralisation au niveau de la commune, du cercle et de la région."
Condition sine qua non
Pour maître Mountaga Tall, candidat de l'UMA (Unis pour le Mali), ces revendications sont des préalables à leur participation ou non à un second tour : "Si ces conditions ne sont pas remplies, nous nous assumerons collectivement. Alors on va plus loin : irez-vous au deuxième tour ? Mais si ces conditions ne sont pas réunies, pour nous, il n'y a pas de premier tour, il n'y a rien."
Pour le collectif des 18 candidats à l'élection présidentielle malienne, le ralliement à un candidat ou à un autre n'est pas pour l'instant d'actualité.
Le regroupement exige par ailleurs la démission du ministre de l'administration territoriale et la révocation de six juges de la Cour constitutionnelle.
L'opposition prévoit en outre, ce mardi, un grand meeting à Bamako.