Les oubliés du Kwamouth
16 juin 2025C'est précisément en juin 2022 qu'un conflit a éclaté entre les communautés Teke et Yaka dans le territoire de Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe, dans l'ouest de la RDC. Un conflit communautaire d'où est née la milice Mobondo, un groupe d'autodéfense qui, depuis trois ans, sème la terreur dans cette région.
"La voie nationale qui part de Kinshasa jusqu'à Bandundu est quasiment bloquée", rapporte Placide Mokwa est le président du cadre de concertation de la Société civile du Kwilu. "Le transport n'est plus fréquent. Ça pose une certaine souffrance dans la province du Kwilu et dans la province du Maï-Ndombe. Le gouvernement ne doit pas montrer des signes de faiblesse face à des gens qui n'utilisent même pas des armes de guerre".
Une région privée d'attention
Les miliciens Mobondo opèrent désormais dans cinq provinces à savoir le Kwango, le Kwilu, le Kongo central, le Maï-Ndombe et la ville-province de Kinshasa, capitale de la RDC. Les victimes font face à une situation humanitaire inquiétante, alors que toute l'attention est tournée vers l'Est du pays. Ce que regrette Garry Sakata, député national de Bagata, dans la province du Kwilu :
"Depuis ce phénomène, le gouvernement central n'est venu à la rescousse des victimes qu'en début du conflit. Les humanitaires de Ocha sont passés également pour apporter une aide, mais leur action était très limitée. Je tiens donc à rappeler que la vulnérabilité des victimes des Mobondo est la même que celle des ADF et des M23".
Appel au gouvernement
Les organisations locales de la Société civile tentent d'intervenir mais leurs moyens sont très limités.
Pour Arsène Ngondo, responsable de la commission Justice et Paix de Kikwit, il est temps de mettre fin à ce conflit : "Au gouvernement il est demandé d'équiper convenablement l'armée, lui doter de tous les moyens pour faire face aux Mobondo. La deuxième chose c'est de soutenir les actions que mènent les organisations de la société civile, les organisations de terrain".
Les attaques des Mobondo ont déjà fait au moins 3.000 morts, plusieurs blessés et plus de 550.000 déplacés, selon le réseau de défense des droits des déplacés internes. Celui-ci déplore les conditions précaires dans les différents camps des déplacés.