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Les habitants de retour à Saké retrouvent une ville en ruine

4 mars 2025

Dans l'est de la RDC, sans moyens et dans la peur, des centaines de milliers de déplacées contraints de quitter les camps autour de Goma tentent de rentrer chez eux.

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Des personnes portant des effets personnes dont un matelas et des bidons quittent un camp de déplacés
Près de 80.000 personnes ont trouvé refuge depuis début janvier dans des pays voisins de la RDC, selon le HCRImage : Michael Castofas/WFP

Le paysage humanitaire de Goma a été bouleversé en quelques semaines. Avant la prise de la ville par le M23/AFC fin janvier, environ 650. 000 personnes déplacées vivaient dans des conditions précaires en périphérie de la ville. Aujourd'hui, la majorité d'entre elles tentent de rentrer chez elles.

Sur la route Goma-Sake, l'exode continue. "J'ai vu les autres rentrer, alors moi aussi je devais revenir à Sake, explique Elisabth. J'ai passé un an et deux mois dans le camp. Ici, nous avons nos champs et c'est ici que je peux bien manger".

Population démunie

Mais rentrer ne signifie pas retrouver la stabilité. Beaucoup découvrent des habitations détruites et un accès limité aux services de base. Dans cette situation, Médecins Sans Frontières (MSF) tente d'adapter son aide. Mulomba George explique que "c'est une population vraiment démunie, qui n'a pas accès aux soins. Le besoin est énorme. Ce qu'il faut maintenant, c'est l'ouverture de couloirs humanitaires pour permettre aux déplacés de recevoir une assistance adéquate. Sinon, on risque de graves pénuries, et avec cette population vulnérable, beaucoup de vies sont en danger".

Ecoutez le reportage dans le Nord-Kivu...

À Sake, resté pendant longtemps une ville fantôme, la population revient peu à peu. Le centre de santé de référence de Sake tente de répondre à l'urgence médicale.

De nombreux malades à soigner

Dunia Mwendakwabo Clover, infirmier titulaire, raconte que "nous avons signé un contrat de 30 jours avec MSF. Ils nous apportent les médicaments essentiels. Avant leur arrivée, nous n'avions pratiquement aucune molécule pour soigner nos patients. Aujourd'hui, nous recevons plus de dix cas par jour de diarrhée cholériforme".

L'hôpital met en place la vaccination de routine, des soins ambulatoires et l'hospitalisation. Il prend également en charge les survivants de violences sexuelles, une réalité persistante en période de conflit.

Alors que le retour forcé des déplacés se poursuit, les organisations humanitaires tentent d'adapter leur réponse. Mais face aux besoins grandissants, les solutions tardent à venir. Cette situation risque de s'aggraver si l'aide n'est pas intensifiée.