Les 27 face à la Russie
1 septembre 2008Une chose est sûre: la Russie ne respecte pas le plan de paix signé le 12 août. Pour preuve: elle n'a toujours pas retiré toutes ses troupes de Géorgie. L'Union Européenne doit donc la rappeler à l'ordre, aussi en ce qui concerne l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud: la plan de paix prévoit en effet des discussions internationales sur ces deux provinces, ainsi qu'un mécanisme international de supervision autour de l'Ossétie du Sud.
Seulement voilà, il n'est pas question pour les 27 d'aller dans le sens d'une nouvelle guerre froide. Malgré les dernières provocations en date du président russe Dmitri Medvedev qui a dit ne pas être partisan de sanctions mais être en mesure d'en adopter, les dirigeants réunis à Bruxelles ont tout intérêt à jouer la carte du consensus, la Russie restant un partenaire incontournable, notamment dans le domaine de l'énergie. Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini l'a rappelé: Moscou fournit à l'Europe un quart de son gaz et de son pétrole, et les alternatives sont rares comme l'explique Gernot Erler, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères:
«Il faut se tourner vers les pays du Proche-Orient ou vers ceux du pourtour méditerranéen qui constituent l'unique alternative objective. Mais il faut voir si une dépendance vis à vis de ces pays là nous serait plus favorable. Ces 35 dernières années, l'Europe n'a eu que des expériences positives avec la Russie comme partenaire dans le domaine énergétique et ce n'est pas à négliger. Il n'y a jamais rien eu à redire et Moscou a donné des garanties sur le fait que les choses allaient continuer ainsi.»
L'Italie, mais aussi la France et l'Allemagne ont donc rejeté l'idée de sanctions ou de mesures punitives, mais la Grande-Bretagne elle fait preuve de plus de fermeté: elle a appelé l'Union à suspendre les négociations sur un partenariat renforcé avec Moscou.
Cela dit, les 27 devraient rester prudents et parler avant tout d'un soutien économique et humanitaire renforcé à la Géorgie sous la forme d'une mission d'observation du cessez-le-feu. Le chef de la diplomatie européenne Javier Solana espère qu'elle sera déployée d'ici à la mi-septembre.