Le Vatican de nouveau ébranlé par des affaires de pédophilie
28 août 2018
Lors de son voyage à Dublin, le pape François a pourtant demandé pardon à ses fidèles pour les abus auxquels ont été exposés de nombreux Irlandais. Depuis 2002, plus de 14.500 personnes se sont en effet déclarées victimes des abus de prêtres dans le pays.
Dans un autre registre, c’est à la fin de son voyage, dimanche 26 août, que le pape a déclaré que les parents pourraient avoir recours à la psychiatrie pour soigner l’homosexualité de leurs enfants.
"Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie pour voir comment sont les choses", a répondu le pape aux questions des journalistes.
Un constat qui implicitement affirme que l’homosexualité serait une maladie mentale.
Pour Gian Luigi Nuzzi, journaliste et écrivain italien, auteur de "Sa sainteté, scandale de Vatican" ou encore "Chemin de croix", l’homosexualité et la pédophilie sont bien entendu deux questions différentes. Et pour lui, la pédophilie et le silence de l’Eglise sont un même crime.
Gian Luigi Nuzzi partage ainsi l’histoire d’une mère de victimes de pédophilie, dans sa ville à Milan :"Le choc après la violence contre mon fils, c’est d'avoir connu une église qui n’est plus ma maison, mais une église qui est devenue contre nous, qui ne nous croie pas. Pour elle l’Eglise est une maison", a-t-elle expliqué à Gian Luigi Nuzzi. Concernant les propos relatifs à l'homosexualité, le Vatican a finalement fait machine arrière en retirant le mot "psychiatrie" du communiqué.
A en croire Nicolas Senèze, journaliste pour le quotidien français la Croix, l’abus de pouvoir au sein de l’Eglise s’explique par "le fait qu’un prêtre soit souvent dans une position de pouvoir vis-à-vis de ses fidèles, favorisant l’abus de ce pouvoir."
Selon lui, le pape voudrait engager "toute une réflexion dans l’Eglise pour voir comment le pouvoir peut être mieux redistribué pour éviter ces abus de pouvoirs qui bien souvent mènent à des abus sexuels."
Tiraillé entre les fidèles et les victimes, le pape François, comme son prédécesseur, avait manifesté jusqu’alors sa volonté de lutter contre la pédophilie au sein de l’église catholique. Mais si des sanctions sont prévues, les procédures restent très longues.
Nicolas Senèze estime que l’Eglise fait un travail de transparence et de vérité qui est extrêmement douloureux, mais qui est nécessaire. "Malheureusement, les placards ne sont pas encore vidés", regrette-t-il.