Le programme social de la CDU/CSU
8 mars 2004Au niveau fiscal, CDU et CSU proposent une baisse d'impôts de l'ordre de 10 milliards d'euros pour les particuliers. Le taux d'imposition le plus élevé passerait à 36% du salaire brut, contre 45% actuellement, et le plus bas à 12% du salaire brut, contre 16% actuellement. But de la manœuvre, relancer la croissance par le biais de la relance de la consommation des ménages. Moins d'impôt, c'est évidemment plus dans le porte-monnaie des contribuables. Et effectivement peut-être plus de consommation.
Mais le deuxième volet de ces réformes est plus rude, car il implique une réforme significative du droit du travail. Finies les restrictions actuelles aux licenciements dans les entreprises. Vidées de leur substance une bonne partie des conventions collectives, fleuron du droit du travail allemand. De quoi indigner la confédération des syndicats allemands, mais aussi la frange sociale de la chrétienne-démocratie. Car au delà des limites apportées à la démocratie dans les entreprises, il en va de la protection sociale dans son ensemble. Par exemple, si elle est accordée au prorata de l'ancienneté. Si les salaires sont allégés pour les chômeurs de longue durée qui retrouvent un emploi. Ou bien encore si l'on supprime les allègements fiscaux pour le travail de nuit ou de week-end.
Gageons que ces menaces qui pèsent sur les droits des travailleurs en Allemagne trouveront un écho lors de la journée européenne d'action pour une Europe plus sociale, le 3 avril prochain. Journée d'action organisée par la Confédération Européenne des Syndicats, qui regroupe la plupart des syndicats européens, et pour ce qui est de l'Allemagne, le DGB. On attend des centaines de milliers de manifestants dans les grandes villes d'Europe.