L'avenue de l'enseignement, rue hyper politique de Kinshasa
29 décembre 2017De nombreux regards seront encore tournés vers la République démocratique du Congo ce week-end. Une nouvelle grande manifestation pour demander, notamment, le départ de Joseph Kabila et la mise en place de l'accord du 31 décembre 2016 est prévue à l'appel du Comité laïc de coordination, de la Lucha, de l'UNC (Union pour la Nation congolaise) ou encore du MLC (Mouvement de Libération du Congo) ... Le pouvoir et les partis d'opposition seront donc en alerte notamment sur l'avenue de l'enseignement à Kinshasa.
C'est sur celles-ci que de nombreux partis ont leur siège social. "Il y a prolifération. Il y a encore des demandes, des gens qui viennent demander s'ils peuvent trouver une place ici ... Ca ne va pas!", montre Charles Mboma, l'un des plus anciens habitants du quartier Salongo en commune de Kasavubu. Habillé en T-Shirt couleur maron sur une culotte, cet ancien menuisier a vu les partis politiques du pouvoir comme de l'opposition, s'installer ici, les uns après les autres. MLC, PDC, Joseph Olingakoye avec Fonus (Forces novatrices pour l'union et la solidarité)... "Puis après il y a eu les écologistes et le dernier en date c'est l'Envol ici", raconte-t-il.
La vie quotidienne perturbée pour les habitants
Quand Charles Mboma en parle, on sent en lui un certain agacement. Le quartier Salongo a perdu sa quiétude depuis une dizaine d'années à cause d'un voisinage devenu encombrant. "On nous mettait mal à l'aise ! À cause des manifestations, la police s'installe", explique-t-il. Il évoque cette fois où il a passé une semaine sans sortir parce que la Police l'en empêchait. "S'il n'y avait pas de provisions, vous imaginez ce qu'il aurait pu advenir ! C'était très dur."
Si l'avenue de l'enseignement est devenue la convoitise des partis politiques, c'est parce qu'elle est bien située, entourées de points d'affluence stratégiques. Tout près on voit le stade, le palais du peuple ou encore le boulevard triomphal "Tout le monde passe sur le boulevard triomphal à comencer par le chef de l'Etat. On a Werrason de l'autre côté qui est un musicien chanteur. Alors eux, ils se sont dit pourquoi ne pas s'installer sur cette avenue?", montre encore Charles Mboma. Qui, comme les autres habitants, attend les manifestations annoncées pour les prochains jours avec un peu d'inquiétude.