L'AIEA élit un nouveau directeur général
26 mars 2009Après douze ans et trois mandats, le diplomate égyptien, co-lauréat du prix Nobel de la paix en 2005, quittera ses fonctions en novembre prochain. Un premier vote dans la capitale autrichienne n’a pas pu départager les deux candidats en lice: Yukiya Amano, diplomate japonais et Abdul Minty, ancien militant sud-africain de la lutte contre l'apartheid. La majorité des deux tiers n'a pas été atteinte, le Japonais a recueilli 21 voix et le Sud-Africain 14, au cours de ce premier tour à huis clos.
Mais quelles tâches, quels défis attendent le successeur de Mohamed ElBaradeï à la tête de cette agence technique et scientifique internationale sous le manteau des Nations –Unies?
Régimes autoritaires et bombes atomiques restent des sources de cauchemars potentiels et aussi le principal défi à relever pour un directeur général de l’AIEA. L’Agence internationale de l’énergie atomique a été créée en 1957 déjà à l’initiative des Etat- Unis face à l’inquiétude grandissante provoquée par la prolifération de l’arme nucléaire. Aujourd’hui deux pays suscitent l'inquiétude: la Corée du Nord dont le régime communiste affirme lui-même disposer de la bombe atomique, et l'Iran dont le régime islamique se refuse obstinément à faire toute la lumière sur son programme nucléaire d’enrichissement d’uranium. Téhéran affirme poursuivre exclusivement des objectifs civils, ce dont doute fortement la communauté internationale. Cependant le nouveau président américain a récemment tendu la main à Téhéran, Barack Obama :
"Les Etats-Unis veulent que la République islamique d’Iran prenne la place qui lui revienne au sein de la communauté des nations. L’Iran a ce droit – mais ce droit s’accompagne de réelles responsabilités, cette place ne peut être obtenue par la terreur et les armes, seulement par des actions pacifiques. Des actions qui démontrent la vraie grandeur du peuple iranien et de sa civilisation .“
Ce message de Barak Obama est aussi un aveu que la politique de confrontation menée jusqu’ici par Washigton envers l’Iran est dans l’impasse. Mais même les tentatives de contrôles d’une AIEA conciliante n’ont pu jusqu’ici faire la lumière sur la véritable nature du progamme nucléaire iranien. Mohammed El Baradei lui-même explique cela par un manque flagrant de coopération des responsables iraniens:
“ Pour que l’agence progresse sur ce dossier, l’ Iran doit enfin nous fournir des informations substantielles et permettre l’accès aux documents appropriés , aux sites et aux personnes ."
Pour de nombreux observateurs, l’Iran, insensible aux sanctions jusqu’ici, essaie de gagner du temps pour mettre au point l’arme nucléaire. Un modèle pour cette tactique: la Corée du Nord. Depuis des années, le régime de Pyongyang joue au chat et à la souris avec la communauté internationale comme avec l’ AIEA. Parfois le régime nord- coréen a feint de coopérer avec l’AIEA, parfois il a carrément expulsé les inspecteurs de l’Agence. Jusqu’au jour, en 2006 où Pyongyang choquait le monde avec l’annonce d’un test de la bombe atomique. Et maintenant Pyongyang semble vouloir expérimenter avec des missiles longue portée!
L’Iran et la Corée du Nord restent donc les deux dossiers les plus brûlants pour le successeur de Mohammed el Baradei, quelque soit son nom.