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La ville de Kisangani serait-elle dans le viseur du M23 ?

8 avril 2025

En RDC, après l'occupation du territoire de Walikale dans le Nord-Kivu par les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais, la ville de Kisangani serait dans le viseur des rebelles et leurs alliés.

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Patrouille des militaires rwandais à Kisangani, le 11 juin 2000
Le conflit tourne aussi autour du contrôle des ressources minières de la RDC et va jusqu'à opposer le Rwanda et l'Ouganda qui se disputent violemment en 2000 la ville diamantifère de KisanganiImage : Emmanuel Goujon/dpa/picture alliance

Kisangani est le chef-lieu de la province de la Tshopo, la plus grande des 26 provinces de la RDC. Mais pourquoi cette ville revêt-elle un caractère stratégique pour les belligérants ? 

La  ville de Kisangani est située au carrefour de jonction de tous les axes nord-sud et est-ouest des voies de communications fluviales et aériennes grâce à son aéroport international de Kisangani Bangoka, situé à vingtaine de kilomètres à l'est de la ville.

Pour Luc Malembe, analyste politique indépendant, est facile de joindre Kinshasa à partir de la ville de Kisangani. 

"A partir de la ville de Kisangani, vous pouvez joindre la capitale Kinshasa via le fleuve Congo. Alors si la ville de Kisangani tombait, la guerre pourrait changer de dimension, elle ne serait plus considérée comme une guerre de l'Est, mais de tout le pays, car Kinshasa la capitale serait énormément impactée", s'inquiète Malembe. 

La carte de la RDC
Kisangani est la troisième ville de la RDC, située à plus de 400 km de Walikale

Située dans le Nord-Est du pays, Kisangani est certes loin du Rwanda, mais proche de l'Ouganda, fait remarquer le politologue congolais Dieudonné Wamu Oyatambwe. 

Il enjoint les autorités congolaises à Kinshasa à rester vigilantes afin d'épargner cette ville qui a été marquée dans l'histoire par des atrocités :

"C'est la ville où Patrice Lumumba a commencé sa marche vers la conquête de l'indépendance nationale donc il y a beaucoup d'éléments historiques, politiques, et psychiques en évoquant les traumatismes des affrontements rwando-ougandais. Il faut éviter que ce scénario du pire se concrétise", rappelle Oyatambwe. 

En 2000, la ville a été le théâtre d'affrontements meurtriers entre les armées ougandaise et rwandaise, rappelle Wamu Oyathambwe. Des combats intenses ont fait à l'époque plus d'un millier de victimes civiles, plusieurs centaines de blessées et de nombreux dégâts dans la ville.

Nos tentatives pour joindre une source militaire ont été vaines. Le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge nous a dit qu'il ne pouvait pas pour le moment s'exprimer sur la situation sécuritaire dans l'est du pays.