La sortie de Kamto fait craindre une crise post-électorale
9 octobre 2018La peur est visible sur le visage des Camerounais. Chacun se pose la question : que va-t-il se passer dans les prochains jours ? Le Cameroun va-t-il connaitre sa toute première crise consécutive à une élection présidentielle ? Certains Camerounais redoutent désormais une escalade.
Réactions au Cameroun
"A tout moment, ça peut dégénérer. Ce n est pas anodin tout ce qui se passe. L'heure est grave."
"Moi j ai commencé à faire des provisions. On ne sais jamais."
"Il n'y aura pas de guerre. Dieu décide pour le Cameroun. C'est lui qui choisira le président de ce pays."
"Je ne crois pas, aucun candidat n'a demandé aux Camerounais d'aller dans la rue. Même sur les réseaux sociaux, tout le monde est d' accord, pas de guerre."
De leur côté, les leaders politiques camerounais multiplient les déclarations pour condamner la manœuvre du candidat Maurice Kamto. Mardi matin, c'est le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui a rappelé que "marquer un penalty n'est pas avoir gagné le match".
Franck Hubert Ateba est membre de la société civile et il explique les ambitions mortifères des politiciens camerounais.
"Les Camerounais doivent être assez sages pour ne pas prêter le flanc à tout ce qui se passe. Ce sont des individus qui se sont compromis et qui aujourd'hui sont dos au mur. Vous savez lorsque vous usez de l'imposture, à un moment donné vous n'avez plus d'arguments. Et ceux qui sont dans cette entreprise sont comme un individu atteint du cancer en phase terminale. D'une manière ou de l'autre il va mourir. Sauf qu'il ne veut pas mourir seul, il préfère tuer tout le monde. C'est dans cette posture que ces gens sont", indique-t-il.
Depuis mardi midi, la commission générale de recensement des votes est réunie au Palais des Congrès de Yaoundé. C'est elle qui compile les résultats qui seront publiés par le conseil constitutionnel avant le 22 octobre prochain.
Dans ce contexte tendu, la grande inconnue reste la réaction de l’armée face aux risques de violences, voire d'insurrection en cas de non respect par une partie de la population des résultats qui seront annoncés.
Cependant, la grande inconnue reste la réaction de l'armée dans cette crise. C'est ce qu'explique Andreas Eckert, titulaire de la chaire d'histoire africaine à l'université Humboldt de Berlin. Il redoute une escalade de la violence après la déclaration de Maurice Kamto.