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La Russie prend la tête du Conseil de l'Europe

Audrey Parmentier18 mai 2006

Le Conseil de l’Europe est la plus vieille institution européenne. Il s’agit en quelque sorte de la conscience de l’Europe puisqu’il est chargé de défendre la démocratie et les droits de l’homme. Désormais et pour six mois, c'’est la Russie qui prend la présidence du Comité des ministres du Conseil, un des plus mauvais élèves de l’organisation.

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Le Conseil de l'Europe à Strasbourg
Le Conseil de l'Europe à StrasbourgImage : AP

Si elle prend la tête de l’exécutif du Conseil de l’Europe, la Russie est beaucoup plus connue auprès d’une autre institution européenne, la Cour des droits de l’homme. L’année dernière, 18% des requêtes et 8% des dossiers ayant fait l’objet d’une condamnation la concernaient. Sans parler du Comité de prévention de la torture qui inspecte ponctuellement les lieux de détention et à qui on a interdit récemment l’accès à un village tchétchène. Quant au Conseil des ministres lui-même, qui était jusqu’à présent sous présidence roumaine, il a demandé le 10 mai pour la quatrième fois à Moscou d'exécuter un arrêt de la CEDH. Il s’agit de faire libérer deux personnes détenues par les forces pro-russes de Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie. On peut donc se demander à quoi va ressembler cette présidence russe. Sabine Leutheusser-Schnarrenberger est membre de la délégation allemande à l’Assemblée parlementaire du Conseil :

« Il se pourrait que le secrétaire général ou le président de l’Assemblée ne veuillent pas que la Russie soit critiquée pendant la présidence russe. Il s’agit là d’une réflexion politique, et il serait très intéressant de voir si on privilégie le partenariat avec la Russie, qui lui aussi est très important, ou si on ajoute une bonne dose de critique. »

Ces derniers temps, la Tchétchénie se fait de plus en plus rare sur la table du comité des ministres. Rien de tel pour préserver les intérêts gaziers de l’Europe. Au chapître des thèmes délicats, on trouve aussi la Biélorussie. La Russie en tant que présidente du Comité est censée encourager le processus démocratique dans ce pays, mais là encore, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger ne se fait pas d’illusion :

« Le gouvernement russe n’a pas du tout l’intention d’influencer Loukachenko afin de renforcer l’opposition et de développer la démocratie, bien au contraire. Je n’ai absolument aucun espoir : la présidence russe au comité des ministres ne va rien initier d’autre ! »

En effet, la Russie a choisi de mettre l’accent sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, ainsi que sur la coopération culturelle.