La RDC et le Rwanda vers un accord de paix, sans le M23
23 juin 2025
L'accord de paix du 27 juin porte, notamment, sur le respect de l’intégrité territoriale, la cessation des hostilités, le retrait, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques. Mais les rebelles du M23 indiquent ne pas se sentir concernés par un futur accord entre le Rwanda et la RDC.
A Kinshasa, on soutient pourtant que ces rebelles dépendent pleinement de Kigali et qu’ils devraient, par conséquent, appliquer les engagements que prendrait le pouvoir rwandais.
C’est ce que soutient par exemple Claude Misare, député national de l’Union sacrée de la nation, la coalition du président Félix Tshisekedi.
“L’adhésion du M23 à ce processus de paix dépend du retrait du soutien du Rwanda et d’autres acteurs invisibles du M23. L’AFC-M23 n’est rien sans soutien de ses partenaires. Il faudrait que le Rwanda dise clairement et officiellement à ses supplétifs AFC-M23 de se ranger derrière ce processus et son adhésion sera chose faite".
D'éventuelles entraves à l'accord de paix
Certains analystes estiment que l’accord de Washington est une affaire entre Etats. Le Rwanda, commentent certains d’entre eux, pourrait ne pas se sentir lié au texte et insister de nouveau qu’il s’agit d’un conflit entre Congolais. Ce qui signifierait un retour à la case départ.
Le Professeur Philip Doudou Kaganda du centre de recherche et d'étude sur les conflits et la paix dans la région des Grands lacs, appelle alors à des programmes plus concrets pour l’intégration des rebelles.
“Il faut dire que le M23 n’a pas pris les armes pour ne pas se retrouver dans la sphère du pouvoir. En même temps, nous avons aussi d’autres conflits politiques internes qui nécessitent que cela soit une dynamique nationale qui soit déclenchée avec le soutien de la communauté internationale.”
Peut-on s'attendre à grand-chose le 27 juin ?
De son côté, l’analyste Justin Kamilolo de la dynamique des politologues, la DYPOL, estime que “le Rwanda pourrait se retirer si jamais l’accord était signé". Il ajoute que "les Congolais qui sont dans ce mouvement rebelle y resteront et continueront les hostilités". "Donc ce qui est en train d’être fait au niveau de Washington ne résoudra pas le problème de manière durable", conclut-il.
Pendant ce temps, les habitants des zones sous contrôle rebelle ne cessent de réclamer le retour de la paix. Ils se disent déçus qu’il n’y ait pas de résultat concret après le passage à Goma, de Bintou Keita, la cheffe de la mission des Nations-unies pour le maintien de la paix en RDC.