La Monusco veut renforcer sa présence à Komanda en RDC
21 août 2025Komanda est une localité située à 75 km de Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri. Une quarantaine de civils avaient été massacrés en juillet dans cette localité.
Pour le général Ulisses Gomez, commandant des forces de la Monusco, la stratégie est de rapprocher les casques bleus de la population de Komanda afin de mieux la protéger contre d’éventuelles attaques des combattants ADF.
"À Komanda, nous avons l’obligation de travailler avec les forces de sécurité ainsi qu’avec les autorités locales pour renforcer la coordination avec elles."
Des patrouilles mixtes entre les casques bleus et les militaires congolais seront également organisées afin de redynamiser la présence de la Monusco à Komanda, confirme pour sa part le vice-gouverneur de l’Ituri, le commissaire divisionnaire principal Raus Chalwe.
"C’est pour essayer de faire de la prévention, que la population se sente en sécurité. Nous devons protéger les personnes et leurs biens en collaboration avec la Monusco."
La présence de la Monusco toujours souhaitée
La localité de Komanda a connu un drame la nuit du 27 juillet dernier : 43 personnes ont été massacrées dans une église lors d’une attaque des ADF.
La non-intervention rapide de la Monusco avait alors été vivement critiquée par la population. La mission avait été accusée de passivité.
Mais Kasereka Kalwa Ali, habitant de Komanda, espère un changement de tactique.
"Nous osons croire que, comme la Monusco a pris ses responsabilités, les choses vont s’améliorer et la population va renouer davantage ses relations avec ces contingents de l’Onu."
Lucien Uyer, un autre habitant, reste-lui sceptique : "C’est une bonne nouvelle si la Monusco vient avec un autre mandat. Mais si c’est seulement pour observer pendant qu’on nous massacre, sans qu’elle ne tire même un coup de feu, ça ne sert à rien de renforcer sa présence."
La mission onusienne dispose déjà d’une base opérationnelle à Komanda depuis plusieurs années dans le cadre de sa mission de protection des civils et de stabilisation. Mais cette présence est remise en cause depuis l’attaque du 27 juillet dernier.