En période de campagne électorale en Europe – comme c’est le cas en ce moment en Allemagne– le sujet revient très souvent sur la table: l’immigration. Sauf que quand les Européens débattent de ce dossier, ils n’envisagent que les conséquences, sur les pays hôtes, et rarement, ils abordent les effets de l’émigration… pour les pays de départ.
C’est donc de migration dont nous allons parler cette semaine: ce qui se passe dans les pays et les sociétés d’origine des personnes qui émigrent.
Les mots ont leur importance
Avez-vous remarqué que des Occidentaux qui quittent leur pays pour s’installer ailleurs sont des exilés ou des expatriés. Tandis que des Africains qui font la même chose, sont „des étrangers“ voire „des migrants“…
Cette distinction reflète un état d’esprit, une volonté – parfois inconsciente – d’établir une hiérarchie.
Et en ce moment, en matière de migration, l'Europe est en train de virer à droite : l'Italie promeut l'idée d'externaliser les procédures d'asile vers des pays tiers ; les Pays-Bas travaillent à l'adoption de nouvelles lois sévères sur l'immigration ; et en Autriche, le Parti de la liberté, hostile à l'immigration, a été chargé de former un gouvernement.
En Allemagne, le sujet intéresse aussi. Les élections législatives anticipées sont prévues pour le 23 février prochain et le scrutin pourrait bien lui aussi enregistrer un important virage à droite. En tout cas, le débat sur l'immigration légale et l’immigration irrégulière est devenu l'un des principaux sujets de discussion durant la campagne, appuyé par la désinformation et la mésinformation sur les réseaux sociaux. (Et là je vous renvoie à notre mini-série DL, en fin d’année dernière, sur les Fake news en lien avec l’immigration).
Les discussions qui font rage sur la migration occultent cependant souvent l’endroit où elle commence, et rarement elles épousent le point de vue des personnes qui partent, et se posent la question de ce que ces personnes laissent vraiment derrière elles en émigrant.
Droits et Libertés est une émission préparée, produite et présentée par Sandrine Blanchard
Avec un merci cette semaine à Sertan Sanderson