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En RDC, après les fêtes, les Kinois se serrent la ceinture

22 janvier 2025

Janvier rime avec économies. En RDC, après les fêtes de fin d'année, les Kinois doivent ajuster leurs dépenses, au grand dam des commerçants.

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Un vendeur de vêtements dans une rue de Kinshasa
Anticiper et planifier ses dépenses pour les fêtes de fin d'année peut aider passer un mois de janvier plus sereinImage : Mosa'ab Elshamy/AP/picture alliance

En RDC, chaque année, le mois de janvier à Kinshasa est une période économique délicate pour les familles. Après les festivités de Noël et du Nouvel An, les Kinois se retrouvent en effet souvent confrontés à des difficultés financières. Les dépenses des fêtes ont épuisé les réserves et le mois de janvier devient alors une période de réajustement économique.

En marchant à travers les rues de Kinshasa, les Kinois que rencontre la DW expliquent que ce mois de janvier ne fait pas exception à la règle. Les responsabilités s'accumulent, entre les enfants à nourrir et les factures à payer. Après les fêtes, on se retrouve souvent à devoir jongler avec un budget serré.

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

"En janvier, la crise est forte, nous avons dépensé de l'argent et il ne nous reste plus rien", raconte cette habitante. Une autre Kinoise explique "ne pas être vraiment affectée par cette crise, contrairement aux autres qui n'ont pas le sens de l'économie et qui ont mis les fêtes en priorité, oubliant qu'il y a la vie après ça".

Le commerce tourne au ralenti

"Nous avons eu plusieurs dépenses en décembre, comme acheter les habits pour les enfants, ma femme qui voulait ses accessoires. Mais cela dépend des entrées de chacun", note cet homme.

Jeanpie Kasongo, commerçant au marché de Zando, constate aussi une baisse de la consommation après les fêtes. Pour lui, c'est la période la plus difficile. Il a dû baisser les prix de ses baskets pour augmenter ses ventes.

"Pendant les fêtes, je faisais de grandes ventes, je vendais au-delà de 50 paires de baskets par jour. Et après les fêtes, ce n'était plus que deux paires de baskets par jour. Actuellement, je suis censé solder toutes les baskets qui sont restées, pour récupérer ne fut-ce que le capital", constate-t-il.

Une pharmacie et des commerçants dans une rue animée de Kinshasa
Les commerçants doivent revoir leurs ventes à la baisse au mois de janvierImage : Michael Runkel/picture alliance

Pour certains Kinois, les difficultés financières ne datent pas d'aujourd'hui. En effet, beaucoup vivent depuis longtemps déjà au rythme du taux du jour, s'adaptant aux fluctuations de la monnaie et des prix.

Anticiper ses dépenses au plus tôt

L'économiste Al Kitenge explique que cette crise est le symptôme d'un manque d'éducation financière. Pour lui, si les Kinois souhaitent augmenter leurs dépenses en fin d'année, cela nécessite une gestion efficace des dépenses tout au long de l'année.

"On organise la fête avec l'excédent, estime l'économiste. Le drame, c'est qu'il y a un véritable besoin d'éducation financière populaire, aussi bien au niveau organisationnel, qu'au niveau des individus. La seule chose, c'est que les gens doivent se rendre compte que si vous désirez organiser une fête à la fin d'année, elle se prépare dès janvier". 

Les retombées économiques des Vodun days au Bénin

Al Kitenge rappelle que, même en période de crise, une bonne préparation peut aider à alléger les difficultés économiques.

Vue aérienne de Kinshasa
Merveille Assani Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique