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Joseph Kabila aurait choisi de revenir à Goma selon le M23

26 mai 2025

Un communiqué de l’AFC/M23 affirme que Joseph Kabila est à Goma. L’ancien président aurait ainsi choisi de revenir dans la zone rebelle.

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Joseph Kabila en 2019
Le parti de Félix Tshisekedi a qualifié Joseph Kabila de "sujet rwandais"Image : TONY KARUMBA/AFP /Getty Images

Les rumeurs sur le séjour de Joseph Kabila à Goma font beaucoup discuter en RDC. L'ex-président aurait choisi de rentrer au pays dans une zone sous contrôle de l'AFC/M23, comme l'affirme un communiqué de l'AFC/M23.

Pas question pour lui de servir de conseiller à son successeur. Joseph Kabila pourrait même se rapprocher de la rébellion armée.

Pour le professeur Philippe Doudou Kaganda, directeur scientifique du Centre de recherche et d'étude sur les conflits et la paix dans la région des Grands lacs, "l'ancien président Joseph Kabila voudrait bien reprendre le pouvoir par la force. L'unité du Congo se trouve aujourd'hui en danger. Avec ce qu'il y a comme forces aujourd'hui, auxquelles viendra s'ajouter celle de Kabila, on va encore s'enliser dans la conflictualité et ça va prendre une dimension beaucoup plus interne qu'externe. Le discours autour du Rwanda risquerait d'être étouffé pour finalement donner place à des dynamiques contestataires au niveau national."

Retrouver un rôle politique

D'autres analystes estiment que Joseph Kabila veut simplement retrouver une place incontournable sur l'échiquier politique national.

Parmi eux figure Erik Kennes, chercheur principal au sein du programme Afrique de l'Institut Egmont. Il pense que la position de Joseph Kabila pourrait mettre en souffrance l'initiative de paix que portent les évêques des églises catholique et protestante.

Il explique que "Joseph Kabila soutient l'initiative de la CENCO-ECC. Mais si ces derniers veulent éviter de s'identifier aux objectifs de Kabila, ils devront rapidement prendre leur distance par rapport à ses propos, parce que, bien-sûr, le régime en place à Kinshasa qui ne veut pas entendre parler d'un quelconque changement politique et qui risque de continuer la même gestion désastreuse du pays grâce au soutien qu'il espère des Américains, va vite prendre l'argument pour accuser les évêques d'être avec Kabila."

Si elle s'avère, l'alliance de Joseph Kabila avec l'AFC/M23 pourrait donc continuer de déstabiliser l'État congolais et ralentir la recherche de la paix dans l'Est de la RDC.

L'UDPS répond aux critiques de Kabila

Dans son premier discours aux Congolais depuis qu'il a quitté le pouvoir en 2019, Joseph Kabila avait dénoncé vendredi dernier (23.05) dans une vidéo la "dictature" et les "décisions arbitraires" de Kinshasa à son encontre, au lendemain de la levée de son immunité parlementaire par le Sénat, qui ouvre la voie à un procès pour trahison du politicien de 53 ans concernant ses liens présumés avec le M23. 

Le parti du président Félix Tshisekedi a répondu dimanche à ces critiques, en qualifiant l'ex-dirigeant de "sujet rwandais". 

L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) estime que Joseph Kabila est mal place pour donner des leçons. Pour le député provincial Diyabanza Mwananene, "à aucun moment vous ne le (Jospeh Kabila) voyez réellement condamner l'agresseur. A aucun moment vous ne voyez réellement avoir de la compassion pour les milliers de Congolais qui sont en train de mourir à l'Est. Il parle de lui sur le plan individuel comme s'il était le maître du Congo et il a donné le pouvoir à quelqu'un pour le garder pour son compte". 

Interviewé par la DW, Diyabanza Mwananene affirme que l’ancien président "comprend que dans le contexte actuel, après la levée de l’immunité par le Sénat, il doit jouer le sort pour sa vie et son intérêt individuel qui n'a rien à voir avec l'intérêt de la République".