Joseph Kabila est à Bukavu, ville sous contrôle des rebelles
25 juin 2025En République démocratique du Congo, Joseph Kabila poursuit ses consultations. Dans ce cadre, l'ancien président séjourne désormais à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu aux mains de l'AFC-M23.
Des consultations qu'il a menées aussi récemment à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
La société civile locale laisse le bénéfice du doute à Joseph Kabila : elle soutient toute démarche menant au retour à la paix dans l'est de la RDC. Hypocrate Marume, président de la société civile de Bukavu, estime que "tout citoyen qui a l'initiative de pouvoir contribuer à la paix ça doit être une piste sur laquelle nous pouvons jouer. Les organisations des jeunes, le collège provincial des étudiants, le conseil provincial de la jeunesse, les mouvements citoyens ont été reçus par le président honoraire qui a dit clairement que ces consultations ne visent que la paix".
Défiance des Wazalendo
Les villes de Bukavu et de Goma sont sous contrôle des rebelles de l'AFC-M23. Mais il existe encore des poches de résistance menées par les Wazalendo, un groupe d'autodéfense allié aux forces armées du pays, les FARDC.
Ces jeunes combattants soutiennent que la démarche de Joseph Kabila est plutôt dirigée contre la patrie. Stratège Namubamba, porte-parole de la branche Biloze Bishambuke, affirme qu'"il n'y a que les gens qui complotent contre le pays qui peuvent l'appuyer dans ses manœuvres dilatoires visant certainement à balkaniser la République démocratique du Congo. Les Wazalendo que nous sommes, nous disons que ce pays appartient aux Congolais. Lui seul ne peut jamais décider de l'avenir de ce pays".
L'ex-président Joseph Kabila est accusé par les autorités de Kinshasa de soutenir l'AFC-M23. Ce qu'il ne cesse de démentir.
Possible accord de paix en vue
La RDC et le Rwanda pourraient signer ce vendredi (27.06) un accord de paix qui pourrait avoir des répercussions sur les plans du camp Kabila et des rebelles. C'est ce que pense le professeur Moïse Cifende, enseignant à l'université catholique de Bukavu.
D'après lui, "cet accord aura sûrement un impact sur la situation de Joseph Kabila et celle du M23 parce qu'il va permettre au mouvement rebelle et à ses animateurs de pouvoir recentrer leurs revendications sur les priorités purement congolaises telles que la lutte contre la corruption, la répartition équitable des richesses nationales, la bonne gouvernance y compris la non-discrimination entre citoyens, la reconstruction du pays".
Pendant ce temps, les rebelles continuent d'affirmer qu'ils ne sont pas concernés par l'accord de Washington.