RDC : Jacquemain Shabani optimiste pour la paix dans l'Est
23 juillet 2025Les rebelles de l'AFC-M23 soutenus par le Rwanda, et le gouvernement congolais ont signé le samedi 19 juillet, au Qatar une déclaration de principes comprenant un engagement pour un cessez-le-feu permanent, en vue du retour de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo.
Les parties se sont engagées à mettre en oeuvre les dispositions de la déclaration "au plus tard le 29 juillet 2025". Le texte énonce l'engagement d'entamer "au plus tard le 8 août 2025" des négociations formelles en vue d'un accord de paix global qui doit être signé "au plus tard le 18 août 2025". Elle prévoit également une feuille de route pour le rétablissement de l'autorité de l'État dans l'est de la RDC une fois un accord de paix signé. Ci-dessous l'interview de la DW avec le ministre congolais de l'Intérieur joint ce mardi 22 juillet par un de nos correspondants à Kinshasa.
DW : Monsieur le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Jacquemain Shabani, le processus de Doha annonce-t-il la fin des conflits prolongés dans l’est de la RDC ?
Jacquemain Shabani : Oui, je crois que on doit rester très positif et avoir beaucoup d'espoir parce que. Il faut aussi considérer que les énergies que nous-mêmes nous dégageons facilitent et permettent à ce qu'on évolue, faire la paix, créer la paix, organiser la paix, consolider la paix n'est pas une chose facile. Il est plus facile de de créer les incidents, de faire la guerre que de créer la paix. Mais aujourd'hui, il y a cette initiative qui connaît déjà plusieurs grands rendez-vous et même la rédaction d’un certain nombre de documents et d'engagements pris à travers des signatures et je crois que ce sont des éléments qui doivent permettre à ce que nous soyons confiants et que l'espoir doit être le sentiment de la grande majorité des parties concernés.
DW : L'accord de principe a été accueilli favorablement par de nombreux acteurs politiques congolais et étrangers. Ces derniers espèrent vivement que ce processus de paix de Doha aboutira à un dialogue interne et exclusif. Dans l'éventualité d'un tel dialogue, pourriez-vous nous éclairer sur le statut du président honoraire de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ainsi que celui de Moïse Katumbi, Martin Fayulu étant déjà dans le camp dit de la patrie.
Jacquemain Shabani : Bon, c'est une déclaration de principes. Il était beaucoup plus question ici, d'arriver à ce que les parties puissent établir et mettre en lumière les principes généraux sur lesquels l'accord de paix va se fonder. Donc il n'a pas été question des personnes, des individualités. On n'est pas encore peut être arrivé à ce niveau-là. Est-ce que cela fera l'objet de l'accord de paix de Doha signé entre la République démocratique du Congo et la coalition M 23-AFC ? Je ne suis pas en mesure aussi de vous le dire. Est-ce que ça fera l'objet d'autres échanges ou discussions qui vont suivre l'accord de paix ? Je ne suis pas aussi en mesure de vous le dire. Mais ici il était principalement question d’identifier, de se convenir sur les principes généraux qui vont orienter les discussions de la rédaction de l'accord de paix,
DW : L'accord entre la RDC et le Rwanda récemment signé à Washington envisage les échanges économiques entre les deux pays dans un cadre d'intégration économique. Comment cela se déroulera-t- il sachant que les zones concernées par ces échanges commerciaux sont occupées par l'AFC-M 23 et que le gouvernement congolais n'y exerce pas son autorité ?
Jacquemain Shabani : Je crois que l'un des grands principes qui a été relevé dans la déclaration signée à Doha, il y a la restauration de de l'autorité de l'État pour permettre à ce que les zones occupées soient rétablies dans un environnement régulier sous l'autorité du gouvernement de la République, où tous les attributs de pouvoir et de la gouvernance dont principalement celles qui mettent en œuvre l'ordre public, soient rétablis avec une administration légalement établie et constituée.
DW : Dans l’accord de principes signé à Doha, il est question de la libération des prisonniers des deux camps. Pourriez-vous nous préciser quand cette disposition sera mise en œuvre ? Est-ce avant ou après la signature de l'accord définitif de Doha ?
Jacquemain Shabani : Ce sera nécessairement une des déclinaisons de l'accord de paix. Donc ça viendra après. On a pu identifier cela comme un principe qui va guider l'accord de paix et en l'identifiant dans le sens que cela se fera de part et d'autre avec le concours de la Croix rouge internationale qui est spécialisée aussi en la matière et qui a en elle des procédures déjà préétablies. Donc ça ne pourra se faire qu'après parce que ça sera une suite logique d'un des points déclinés par l'accord de paix une fois signé.