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Il y a 25 ans, la guerre de six jours ravageait Kisangani

5 juin 2025

Au moins 1.000 Congolais, dont une majorité de civils, avaient été tués dans ce conflit qui n'était pas le leur : les combats opposaient à l'époque les armées rwandaise et ougandaise.

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Un Congolais regarde les destructions provoquées par les combats entre les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani
En six jours, au moins 1.000 Congolais avaient été tués et plus de 3.000 autres blessés, selon les organisations locales de défense des droits humains.Image : Hrvoje Hranjski/AP/picture alliance

Cela fait exactement 25 ans, ce 5 juin, que débutait la guerre de six jours de Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.  Les témoins des combats vivent toujours avec les souvenirs de ces journées terribles.

Guillaine Lumaliza avait 15 ans à l'époque. Elle se souvient que sa maison a été détruite et que leur voisin a perdu ses enfants : "Le quatrième jour, après que nous avons quitté la maison, un obus est tombé dessus. Ça a détruit complètement la maison. Gloire à Dieu, nous n'étions pas là. Je me souviens aussi de ce sang que j'ai vu. Notre voisin de derrière : un obus est tombé dans sa résidence. Deux de ses enfants sont morts".

Demande d'indemnisations

Mais 25 ans après, les victimes civiles de cette guerre n'ont pas été indemnisées et les survivants demandent à l'État congolais de prendre ses responsabilités.

La correspondance de Jean-Noël Ba-Mweze

Christian Biona est avocat au barreau de la Tshopo. Il avait 16 ans à l'époque. Il plaide pour l'indemnisation des victimes : "Beaucoup de personnes sont tombées sous les balles lors de leur fuite. Nous pensons que le gouvernement congolais doit faire un effort pour que les victimes puissent accéder à la réparation. Il faut que les organismes publics créés pour indemniser les victimes soient gérés par des personnes crédibles, afin que ces indemnisations puissent réellement atteindre les victimes".

Le traumatisme le plus grave est que les civils congolais ont été tués sur leur propre sol, au cours d'un conflit qui ne les concernait pas, puisque ce sont les armées rwandaise et ougandaise qui s'affrontaient, notamment pour le contrôle des richesses minérales dans l'est de la RDC.

Lutter contre l'impunité

Mais aujourd'hui, les deux armées se retrouvent, une fois de plus, en RDC. Ce qui inquiète le groupe Lotus, une organisation de défense des droits humains basée à Kisangani. Dismas Kitenge en est le président : "Ils sont encore sur notre territoire et y commettent beaucoup de violations des droits humains. Même si l'Ouganda a été invité par la RDC dans la traque contre les ADF, il y a des crimes graves comparables à ceux qui ont été commis à Kisangani, en 2000, qui continuent encore à être commis par ces deux pays et surtout, par le Rwanda dans la partie qu'il occupe. Non seulement les crimes se commettent, mais aussi, il y a l'impunité des auteurs".

Une impunité que dénoncent plusieurs organisations de la société civile qui rappellent que les responsables des massacres de Kisangani n'ont jamais été poursuivis en justice.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze