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Le monde numériqueAfrique

La désinformation générée par l'IA

3 mars 2025

La désinformation liée à l’IA est une véritable menace à travers le monde. Mais le danger est plus élevé en Afrique en maque des systèmes de vérification.

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Dans une rue d'Abidjan en Côte d'Ivoire, une affiche grand format appelant à la vigilence face à la desinformation en ligne liée sur l'IA.
Dans une rue d'Abidjan en Côte d'Ivoire, une affiche grand format appelant à la vigilence face à la desinformation en ligne liée sur l'IA.Image : Sia Kambou/AFP/Getty Images

La Fondation Konrad-Adenauer a récemment publié une étude sur la désinformation alimentée par  l'intelligence artificielle (IA)  . L'étude a à cet effet défini l'IA comme un risque mondial numéro un dans le Global Risk Report 2024 du Forum économique mondial d’après les auteurs de l’étude.

Karen Allen de l’Institut des études de sécurité à Pretoria et Christopher Nehring du Cyber Intelligence Institute (CII) de Francfort, ont documenté des cas de désinformation par IA en Afrique, principalement en lien avec les élections nationales. 

Période électorale sensible

Selon eux, cette désinformation vise souvent à discréditer les autorités électorales et les processus de vote. Toutefois, l’étude souligne une limite : en dehors des périodes électorales, la désinformation liée à Intelligence artificielle en Afrique  reste peu étudiée. 

Burkina Faso Wahlen 2020 | Stimmenauszählung
Image : Zohra Bensemra/REUTERS

L’une des premières utilisations documentées des deepfakes d’IA en Afrique remonte au coup d’Etat survenu au Burkina Faso en septembre 2022, le deuxième en un an, au cours duquel Ibrahim Traoré est devenu chef de l’Etat.

À cette époque, une série de vidéos générées par l’IA  avait circulé, exhortant les citoyens à soutenir la junte militaire.

Avec environ 26 millions d’utilisateurs de médias sociaux, l’Afrique du Sud a également offert un large public à la manipulation de l’information générée avec l’IA lors des élections générales de 2024.

La désinformation rendue facile

La technologie permet aujourd’hui à n’importe qui de concevoir de fausses informations ont constaté les auteurs de l'étude. Selon Karen Allen, expert à l’Institute for Security Studies cette facilité à manupiler l'information à sa guise est un véritable danger :

"Les gens peuvent désormais produire toutes ces photos, vidéos, audios et deepfakes très facilement grâce à l’IA. On peut les créer depuis chez soi, sans le moindre effort ni la moindre dépense. C’est inimaginable ! Alors, on se demande ce qui pourrait se passer dans cinq ou dix ans", constate-t-il.

Pour lutter contre ce phénomène de désinformation générée par l’IA en Afrique du Sud, la plateforme Real 411 a été créée. Elle permet notamment aux électeurs de signaler leurs préoccupations concernant le contenu politique en ligne.

Symboldbild I Konzept für virtuelle Realität und künstliche Intelligenz
Image : Nexusplex/Dreamstime/IMAGO

L'Europe aussi concernée

Le continent européen s'est doté des mécanismes forts de vérification de toute désinformation liée à l'IA depuis plusieurs années. Toutefois, un problème demeure.

Il est parfois difficile de différencier les différentes formes de désinformation artificielle, explique Christopher Nehring du Cyber Intelligence Institute de Francfort : "Nous avons trouvé beaucoup de similitudes là où je ne m’y attendais pas. En réalité, nous pourrions découvrir les mêmes formes de désinformation par IA en Afrique qu’en Europe",a-t-il expliqué.

Toutefois, la différence réside principalement dans les infrastructures technologiques :

"L’accès à un internet haut débit n’est pas garanti dans toutes les régions africaines, ce qui limite la propagation de certains contenus", précise Christopher Nehring.