L'humanité a épuisé ses ressources pour 2025
24 juillet 2025Selon l'organisation internationale de développement durable Global Footprint Network et l'Université York de Toronto, au Canada, les ressources naturelles n’ont jamais été autant exploitées.
Leur exploitation à un rythme effréné dépasse largement la biocapacité de notre planète, comme le démontre la date du Jour du dépassement, calculée cette année au 24 juillet.
Mathis Wackernagel, cofondateur du Global Footprint Network estime que "le dépassement est, en fin de compte, à l'origine de nombreux problèmes environnementaux, mais il s'agit aussi d'un effet cumulatif qui, même maintenu au même niveau, accroît la dette écologique mondiale. De ce fait, l'avenir devient de plus en plus prévisible, ce qui implique que nous subirons davantage de changements climatiques et de contraintes accrues en matière de ressources, quel que soit le scénario".
Utilisation excessive des ressources
Ce Jour du dépassement mondial intervient quasiment chaque année un peu plus tôt, même s’il y a eu des années où la date a reculé, notamment durant le confinement, consécutif à la pandémie de la Covid-19.
Pendant un peu plus de cinq mois, jusqu'à la fin de l'année en cours, la Terre vivra donc “à crédit”.
Mathis Wackernagel, le cofondateur du Global Footprint Network, explique qu'une utilisation excessive des ressources est à l'origine de nombreuses "maladies environnementales" et qu'une utilisation régulière supérieure à ce que la planète peut reproduire naturellement a un effet cumulatif.
"Au XXIe siècle, selon l'ONG la deuxième plus grande menace pour l’humanité est la surexploitation écologique, c’est-à-dire la surexploitation persistante des ressources de notre planète. La plus grande menace est l’absence de réponse", conclut l’ONG.
Une alternative et des solutions
Paul Shrivastava est le coprésident du Club de Rome et il insiste sur une autre manière d’extraire les ressources naturelles.
"Ce qui n'est pas régénératif, on l'extrait. L'exploitation minière est une forme d'extraction, tout comme le pétrole. L'une des façons d'extraire le pétrole de la terre, c'est de ne rien lui donner en retour. Nous devons donc passer d'une logique d'extraction à une logique régénératrice", affirme Paul Shrivastava.
Le Global Footprint Network a proposé plusieurs solutions dans cinq domaines clés pour repousser la date du Jour du dépassement mondial. Par exemple : fixer un prix aux émissions de carbone, reflétant le coût réel de la pollution par le carbone sur la planète, permettrait de décaler la date de 63 jours.
L'ONG indique également que des villes intelligentes dotées de systèmes de transport intégrés, d'une gestion avancée de l'énergie et d'une anticipation, grâce à des capteurs pour réguler l'énergie dans les bâtiments, pourraient rallonger le calendrier de 29 jours.
Autre solution : remplacer les centrales électriques au charbon et au gaz par des énergies renouvelables, comme le solaire et l'éolien.
Enfin, produire 75 % de l'électricité à partir de sources à faibles émissions de carbone permettrait de décaler la date de 26 jours supplémentaires.
Enfin, les pays les plus affectés par le changement climatique pourraient désormais exiger des réparations aux Etats pollueurs qui violent leurs obligations climatiques. C'est la décision rendue, hier mercredi, par la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'Onu. Il s'agit d'une "victoire pour la planète et pour la justice climatique", a commenté le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres. Même si cet avis de la CIJ n’est que consultatif et n'entraîne pas de sanctions, il pourrait tout de même avoir des répercussions politiques et juridiques dans les pays du monde entier.