Le pèlerinage à la Mecque : une affaire d'honneur

Plus d'un million de fidèles ont entamé ce mercredi les rituels du grand pèlerinage musulman. Ce pèlerinage, l'un des plus grands rassemblements religieux au monde, est l'un des cinq piliers de l'islam. Tous les musulmans sont censés l’accomplir au moins une fois dans leur vie s'ils en ont les moyens.

Cette année en Côte d’Ivoire, ils sont au total dix mille personnes à effectuer ce voyage en Arabie Saoudite dont 7000 à avoir été subventionnées cette année par l’état de Côte d’Ivoire.

Ces pèlerins ont déboursé la somme de 3.250.000 francs CFA comprenant les frais de transport, de visa, l’hébergement ainsi que les charges administratives.

"Il a fallu qu’on cotise pendant deux ans"

Et les 3000 autres pèlerins ont voyagé à leurs frais en payant la somme de cinq millions de francs CFA. C’est à ce deuxième groupe de pèlerins qu’appartient la mère de Kamagaté Ousmane. Ce sont ses enfants qui au prix d’énormes sacrifices et de privations ont offert ce voyage à leur mère

"ça n’a pas été du tout facile pour faire partir ma mère à la Mecque. Il a fallu qu’on cotise pendant au moins deux ans. Je me suis privé de beaucoup de chose. Pas de sommeil, le travail, travail, travail même les petits contrats j’étais obligé de les prendre. Tout simplement pour faire honneur à ma mère. Voir sa mère partir aussi à la Mecque, vraiment c’est une source d’honneur", raconte Ousmane raconte.

Et ce n’est pas tout. Le retour des premiers pèlerins ivoiriens en Côte d’Ivoire est prévu le 14 juin prochain. Et Ousmane est déjà dans les préparatifs du retour de sa mère.

"Actuellement je suis en train de voir avec mes autres frères, pour essayer de m’aider à préparer l’accueil. Parce que l’accueil aussi compte chez nous en Afrique ici surtout en Côte d’ivoire. Un chose est de la faire partir mais un autre chose est de l’accueillir. Ce sont des festivités, c’est plein de trucs. Après encore, il faut faire des convois pour l’emmener au village et puis aller faire les festivités là-bas. C’est colossal mais bon..", explique Ousmane.

Côut toujours élevé pour certains

Nombreux sont les candidats au hadj qui n’ont pas pu faire le voyage faute de moyens.

Depuis plusieurs années, Fetigué Diabagaté rêve de faire partir sa mère à la Mecque. Et cette année il n’a jamais été aussi proche de cet objectif. Malheureusement, une fausse promesse a brisé son rêve.

"Cette année j’avais décidé comme ça de faire partir ma maman à la Mecque. Vue que nous n’avons pas assez de moyens, nous avons cotisé un peu puis solliciter des politiciens pour nous aider. Mais au dernier moment, ils nous ont lâché. La vielle même est allée faire le passeport, le bilan de santé mais elle n’a pas pu aller à la Mecque’’

Selon certaines estimations, en Côte d'Ivoire, l'islam représente 42  % de la population.