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Guinée : Mamadi Doumbouya, quatre ans au pouvoir

Mahamadou Abdoulkarim
5 septembre 2025

La sécurité a été renforcée à Conakry, la capitale, après un appel à manifester de l'opposition contre le référendum constitutionnel du 21 septembre.

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Mamadi Doumbouya à Abidjan en juin 2025
Le référundum constitutionnel du 21 septembre prochain semble parfaitement taillé pour Mamadi DoumbouyaImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Quatre ans après son arrivée au pouvoir en Guinée par un coup d’État militaire, le 5 septembre 2021, le général Mamadi Doumbouya fait face à de nombreuses critiques sur les atteintes aux droits humains dans son pays.

À son arrivée, le chef de la junte avait promis une refondation de l’État, la lutte contre la corruption et l’organisation d’élections pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. 

Mais quatre ans plus tard, la transition s’éternise. Depuis 2022, toutes les manifestations sont interdites, tandis queles opposants sont réprimés ou poussés à l’exil, estime Fabien Offner, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale :

"Depuis 2021, donc depuis l’arrivée au pouvoir du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement, le nom que se sont donnés les militaires au pouvoir, ndlr), les interdictions de manifester sont la règle. Donc, de ce point de vue-là, c’est pire que ce qu’avait fait le régime précédent. Dans les premières années au pouvoir du CNRD, la répression des manifestations, qui se sont quand même déroulées de façon anarchique, a entrainé de nombreux morts et blessés", rappelle Fabien Offner.

Deux activistes portés disparus, six médias fermés depuis un an

Parmi les drames vécus par la population guinéenne, il y a le cas des activistes Oumar Sylla et Billo Bah, membres du Front national pour la défense de la Constitution, enlevés par des hommes en uniforme, le 9 juillet 2024, et dont on est toujours sans nouvelle. 

Oumar Sylla
Foniké Menguè, de son vrai nom Oumar Sylla, était le coordinateur national du FNDC depuis février 2022.Image : Dirke Köpp/DW

 

Mais il y en a d’autres qui ont aussi disparu, comme le rappelle Fabien Offner.

"Comment ne pas mentionner, les disparitions forcées et les enlèvements de défenseurs de droits humains. Evidement Oumar Sylla, et Billo Bah qui ont été enlevés par des éléments des forces de défense et de sécurité. Il y a les kidnappings, les bastonnades et les intimidations de défenseurs des droits humains, Abdoul Sacko, Mohamed Traore évidement, avocat guinéen. Donc le bilan est évidemment très négatif", résume Fabien Offner.

Les médias sont aussi visés par le pouvoir militaire. En 2024, la junte a fait fermer six radios et télévisions, parmi les plus regardées du pays. Trois groupes de médias ont été touchés : Hadafo Médias, auquel appartient Espace TV, Fréquence Médias et Djoma Médias. 

Ce lundi, la Haute autorité de communication a aussi suspendu, pour trois mois, le site privé d'informations Guinee360.com, l'un des plus importants du pays.
Dans ces circonstances, la population guinéenne est appelée aux urnes, le 21 septembre prochain, pour un référendum constitutionnel.