Dans une lettre adressée à son homologue Paul Biya publiée récemment, Emmanuel Macron a officiellement reconnu que la France avait mené "une guerre" au Cameroun contre des mouvements insurrectionnels avant et après l'indépendance de 1960.
"Il me revient d'assumer aujourd'hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements", a en substance écrit le président français à son homologue camerounais Paul Biya.
Dans sa lettre, Emmanuel Macron a aussi affirmé que "la guerre s'est poursuivie au-delà de 1960 avec l'appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes".
Le président français avait annoncé en juillet 2022 au Cameroun le lancement de travaux d'une commission mixte franco-camerounaise visant à faire la lumière sur la lutte de la France contre les mouvements indépendantistes et d'opposition au Cameroun entre 1945 et 1971.
Le rapport de cette commission, présidée par l'historienne Karine Ramondy, s'inscrit dans la politique mémorielle du président Macron vis-à-vis de l'Afrique, à la suite de rapports similaires sur le Rwanda et l'Algérie, autres pages sombres de la politique française en Afrique.
Sous l 'Arbre à palabres, Eric Topona et ses invités analysent cette décision du président Macron et s'interrogent également sur la responsabilité de l'État camerounais dans ces événements douloureux.
- Stéphane Akoa, politologue Camerounais et chercheur à la fondation Paul-Ango-Ela.
- Willibroad Dze-Ngwa est professeur titulaire d'histoire politique et de sciences politiques.
- Yves Mintoogue, historien et politiste. Ses travaux portent notamment sur le mouvement nationaliste au Cameroun et sur l'UPC (Union des Populations du Cameroun). Il est membre du volet artistique et culturel de la Commission mixte Franco-camerounaise sur le rôle et l'engagement de la France dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d'opposition au Cameroun, de 1945 à 1971".
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