Grève des médecins congolais en pleine épidémie de choléra
17 juillet 2025Parmi les hôpitaux que nous avons visités figurent l'hôpital Kintambo, le Centre hospitalier universitaire Renaissance, l'ancien hôpital Maman Yemo et l'hôpital général de référence de Maluku.
Ce dernier est situé à Maluku, une commune qui sert d'entrée principale de Kinshasa pour les Congolais en provenance de l'ancienne province de l'Équateur, de Kisangani ou encore de la République du Congo.
Dans cet hôpital, Chantal a été diagnostiquée porteuse de la bactérie du choléra. Elle est encore alitée et suivie par l'équipe médicale.
"Quand j'étais à la maison, j'ai vu la mort. J'étais dans le coma. On m'a emmené ici à l'hôpital général de Maluku. Pendant que j'étais soignée, je ne savais pas où j'étais et c'est après deux jours de soins que je me suis senti mieux. Je dis merci à Dieu et au personnel soignant pour les soins administrés".
Manque de médicaments
Des infrastructures d'accueil ont été mises en place au sein des hôpitaux. Dans le but d'optimiser la prise en charge des patients souffrant du choléra, les services de santé ont bénéficié du soutien de l'État congolais. Cependant, à l'hôpital général de référence de Maluku, les stocks de médicaments s'épuisent. Le docteur Apollinaire Besanga Botena, son directeur, lance un appel au soutien :
"On a été appuyé par la Division provinciale de la santé, mais nous sommes en train de tendre vers la rupture. Je crois que ce soir, ou demain, nous serons peut-être renforcés. Si les partenaires pouvaient venir en passant par la DPS, ou le gouvernement provincial, ça serait aussi une bonne chose".
Salaires trop bas
Par ailleurs, la poursuite de la grève des médecins aggrave la tension dans les hôpitaux. Le syndicat libre des médecins, le Sylimed, est l'un de ceux ayant appelé à ce mouvement. Le docteur André Kasongo Kasomboyi, son secrétaire général, souligne les risques que prennent les médecins qui sont, selon lui, trop mal payés.
"L'État Congolais doit garantir le bien-vivre du médecin pour ce combat. On a connu le combat de la Covid-19, ce sont les médecins qui étaient au front. Maintenant, il y a le combat contre le choléra. Vous allez demander à un médecin mal payé, sous payé, de risquer d'attraper le choléra et de mourir ?".
Un service minimum est toutefois organisé dans plusieurs établissements hospitaliers du pays.
Les médecins grévistes exigent une prime de risque et le paiement en temps réel, conformément au barème prévu dans le budget de 2025, présenté au Parlement.