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RDC : à Goma, des corps enterrés sans avoir été identifiés

6 février 2025

Des enterrements collectifs dans des fosses communes ont débuté à Goma pour les personnes tuées depuis la prise de contrôle du M23.

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Du personnel de la Croix-rouge habillé en tenues de protection sanitaire transporte des sacs mortuaires
"Faites taire les armes, arrêtez l'escalade", a lancé le secrétaire général de l'OnuImage : Yvonne Kapinga/DW

A Goma, dans le Nord-Kivu, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) procède, depuis plusieurs jours, à l'enterrement des victimes des récents combats entre l'armée congolaise, les milices wazalendo et les rebelles du M23, dans la ville de Goma. 

Dans les cimetières, des fosses communes accueillent les corps, majoritairement des militaires, mais aussi des civils.

A Goma, les funérailles collectives se déroulent dans la douleur et l'indignation.

Début de l’inhumation des victimes des affrontements à Goma

Le processus d'identification impossible

Au cimetière Makao, une famille s'apprête à enterrer un proche, un grand-père tué lors des affrontements à Goma. La douleur est immense.

"Il a été touché par deux éclats d'obus, explique-t-elle. Un obus a touché sa maison, mais il avait essayé de se mettre à l'abri avec son enfant, mon père. Une bombe les a atteints là où ils cherchaient refuge. Ils étaient quinze. Parmi eux, trois sont morts, et mon grand-père en faisait partie. Les autres ont été blessés".

Mais toutes les familles n'ont pas réussi à retrouver les corps de leurs proches. Pour des raisons sanitaires, le CICR a emballé les corps dans des sacs en plastique. Compte tenu de l'état avancé de décomposition, il est impossible de les ouvrir et d'autoriser une identification.

Un choc brutal pour les familles qui doivent faire leur deuil sans avoir pu voir une dernière fois leurs proches.

Du personnel de la Croix-rouge habillé en tenues de protection sanitaire transporte des sacs mortuaires
A Goma, l'état des cadavres ne permet pas toujours une identification des corpsImage : DW

Rester sans réponse

Hortense Faida, sœur d’un militaire disparu, est allée participer aux funérailles collectives, mais elle ne pourra pas voir son frère. "Nous parcourons les maisons des proches en demandant des nouvelles de notre frère militaire, que nous n'arrivons plus à joindre au téléphone, témoigne-t-elle. On ne sait pas s'il est vivant ou mort. Les corps sont emballés, nous ne pourrons pas l'identifier. Nous sommes obligés de retourner à la maison sans réponse".

A Goma, les hôpitaux sont débordés par l’afflux des blessés

Selon le dernier bilan des Nations unies, les combats à Goma ont causé la mort de 2.800 personnes et 3.000 autres ont été blessées.  

Un chiffre qui ravive la douleur des familles, contraintes de faire face à une perte brutale et à un deuil inachevé.