Coup d'envoi de l'édition 2025 du GMF

Dans son discours d'ouverture, le directeur général de la Deutsche Welle (DW) Peter Limbourg, a proposé la création d'une IA européenne – une technologie qui serait indépendante, transparente et construite sur des valeurs publiques et non sur le profit privé.

Peter Limbourg a également plaidé pour une meilleure régulation des géants de la technologie et pour permettre aux professionnels des médias, à la politique et aux représentants du secteur des nouvelles technologies de pouvoir ensemble renforcer le journalisme indépendant et protéger les droits des citoyens face à l'utilisation croissante de l'intelligence artificielle.

Des invités venus du monde entier

Au total, 900 participants venant de 100 pays prennent part à ces deux jours de réflexion, dont des professionnels des médias, des créateurs de contenus (tels que les tiktokeurs ou autres influenceurs), mais aussi des représentants des organisations de différents secteurs de la société.

Ahoua Damo, dit Stoni, vient de Côte d'Ivoire. Pour ce jeune créateur de contenus suivi par 2,4 millions de personnes sur sa page Facebook, le thème de la conférence "Surmonter les barrières et construire des ponts" permet à chaque participant de s'ouvrir et de se connecter avec d'autres identités. Il explique qu'en "venant ici, on rencontre d'autres créateurs de contenus d'Afrique. D'ailleurs, ça nous permet de facilement vérifier des informations, d'avoir la bonne information. Par exemple, nous, on aura les élections présidentielles en Côte d'Ivoire bientôt. Et donc, si un créateur de contenus ailleurs a envie d'avoir des informations, c'est mieux de parler directement à quelqu'un qui est sur le terrain".

Lors de différentes prises de paroles et d'échanges, l'accent a particulièrement été mis sur l'importance de la collecte, du traitement et de la diffusion de la bonne information dans un environnement médiatique où l'utilisation de l'intelligence artificielle ne cesse de prendre de l'ampleur.

Un espace de dialogue

Pour le participant congolais de la chaîne de télévision B-One, partenaire de la DW, Jean Pierre Kanku Mutayi, le forum des médias permet justement aux professionnels d'échanger sur la manière de travailler l'information."Ça permet de mettre en contact bien sûr différents organes de presse à travers le monde qui peuvent se relayer une vraie et une bonne information. Donc ça crée un réseau. Avant, on se disait que ce qui se passe chez soi ne peut pas arriver ailleurs".

Tout le monde est au courant de ce qui se passe à travers le monde grâce aux réseaux sociaux notamment. C'est ce qui fait dire à François Tshimpuki, directeur de Voice of Congo, qu’il faut faire évoluer les productions des médias."Ce qui est important pour moi, c'est surtout aussi de voir comment est-ce que nous pouvons incorporer les influenceurs dans le travail que nous faisons".

D'autres thèmes comme la censure numérique et l'accès à l'information sont également au cœur de la première journée du GMF pour dénoncer les régimes autoritaires qui étouffent la liberté d'expression.

"On est dans une situation mondiale qu'il faut construire ces ponts-là, que ce soit avec des pays du Sud. Avec les pays du Nord, nous souffrons d'une montée de la droite partout, que ce soit en Europe ou même en Afrique. Si nous ne nous parlons pas maintenant, si nous ne nous mettons pas maintenant en route et si nous ne allons pas vers l'avant et ne nous mettons pas ensemble, nous allons perdre. Et qui sont les perdants ? Ce sont les pays du Sud, parce que nous sommes liés économiquement à ces pays du Nord" explique Hamouda Soubhi qui fait partie du forum marocain des alternatives Sud. 

Ce lundi 7 juillet, la journaliste géorgienne Tamar Kintzuraschwili a reçu le prix de la liberté d'expression décerné par la DW. Elle est récompensée pour sa lutte contre la désinformation et la promotion de l'éducation aux médias en Géorgie.