L'armée israélienne intensifie encore ses opérations à Gaza
20 mai 2025Une centaine de camions d'aide reste malheureusement une "goutte d'eau dans l'océan" face aux besoins de la population palestinienne, en nourriture, médicaments et produits de première nécessité. C'est ce qu'explique le chef des opérations humanitaires de l'Onu, après avoir annoncé l'autorisation par Israël de l'entrée dans la bande de Gaza d'une quantité limitée d'aide.
"Deux millions de Palestiniens sont affamés", selon le patron de l'Organisation mondiale de la santé, alors que la populationsurvit aujourd'hui dans un environnement où, toujours selon les Nations unies, plus de 90% des bâtiments résidentiels, soit plus de 400.000 maisons, ont été endommagés ou complètement détruits depuis le début du conflit.
Paris, Ottawa et Londres s'insurgent
Et la destruction se poursuit, puisque l'armée israélienne continue son offensive, et intensifie même ses opérations, appelant une nouvelle fois les habitants à évacuer des secteurs dans le sud du territoire, comme Khan Younes, considéré par l'armée comme "zone de combat dangereuse".
Israël a l'intention désormais officielle de vouloir prendre le contrôle total du territoire palestinien.
Cette extension militaire des opérations et l'aide humanitaire insuffisante sont dénoncées avec virulence par la France, le Royaume-Uni et le Canada, dans un langage jusque-là inédit.
Dans un communiqué commun, les trois pays critiquent les "actions scandaleuses" du gouvernement de Benjamin Netanyahu. Le premier ministre israélien a avancé "des raisons diplomatiques" pour autoriser l'entrée à Gaza d'"une quantité de base de nourriture", en expliquant qu'Israël perdrait le soutien de certains pays si des "images de famine de masse" se répandaient.
"Langage odieux"
Les dirigeants Keir Starmer, Mark Carney et Emmanuel Macron condamnent, dans leur communiqué, "le langage odieux utilisé récemment par des membres du gouvernement israélien et la menace agitée d'un déplacement forcé des civils confrontés à la destruction désespérante de Gaza".
Si les trois pays disent reconnaître le droit d'Israël à se "défendre" contre "le terrorisme" et demandent "au Hamas de libérer immédiatement les derniers otages retenus "si cruellement", ils jugent que l'escalade menée par les autorités israéliennes est "totalement disproportionnée".
Paris, Ottawa et Londres menacent de prendre des "mesures concrètes" si l'offensive militaire se poursuit, sans toutefois préciser lesquelles.
Tous se disent "déterminés à reconnaître un Etat palestinien", ce qui pourrait intervenir lors de la conférence internationale sur la solution à deux Etats dans un mois, à New York, coprésidée par la France et l'Arabie saoudite.
Benjamin Netanyahu a réagi. Pour lui, ce communiqué est un "cadeau" fait au Hamas.