Présidentielle sans suspense au Gabon
11 avril 2025
Le premier tour de l'élection présidentielle gabonaise a lieu le samedi 12 avril 2025 afin d'élire le président de la République.
En lice: huit candidats dont le président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et une seule femme, Gninga Zenaba Chaning. Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre du président déchu Ali Bongo est considéré comme le principal adversaire du président de la transition.
Selon Bergès Mietté, il n'y a pas de suspense. Cet enseignant à l'université internationale de Libreville et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde à Sciences Po Bordeaux, explique pourquoi le scrutin est joué d'avance.
Bergès Mietté: Le sentiment général, c'est que le scrutin est comme scellé. Parce que les principaux candidats en lice n'ont pas les mêmes moyens financiers. Et il y a comme un consensus national autour de la candidature du général Brice Clotaire Oligui Nguema. À tel enseigne qu'on a le sentiment que le résultat du scrutin est connu d'avant. Le principal enjeu, ça va être les élections législatives et locales qui suivront.
DW: Le président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema est omniprésent pendant cette campagne électorale, éclipsant les autres candidats, dont Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre du président déchu Ali Bongo Ondimba. Comment l'expliquez-vous?
Bergès Mietté: Alain-Claude Bilie By Nze a été pendant une décennie la figure du régime d'Ali Bongo en raison des positions de responsabilité qu'il a occupées. Il passe donc pour le bouc-émissaire du régime déchu. Il est aussi quasiment le seul qui assume son appartenance à l'ancien régime, puisque l'essentiel des cadres du PDG (Parti démocratique gabonais, l'ancien parti au pouvoir, ndlr) ont rallié le président de la transition.
Alain-Claude Bilie By Nze, plutôt que de se déployer sur le terrain pour présenter son projet, est condamné à se justifier.
DW: Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a fait beaucoup de promesses aux électeurs. Est-ce qu'il pourra les tenir?
Je pense que le président de la transition fait plus du populisme. Il a annoncé en effet beaucoup de projets de développement. Je ne sais pas si le Gabon a les moyens pour financer tous ces projets.