Le G25 réclame le retour à l’ordre constitutionnel au Niger
8 septembre 2025Le mouvement se résume à une page Facebook, créée le 5 septembre, et qui compte un peu plus de 1 000 abonnés. Mais aucun compte pour l’instant sur un autre réseau social ni aucun site internet.
Le Groupement des organisations de la société civile et des médias, le G25-Niger, est un nouveau mouvement. Il dit être composé d’une dizaine d’organisations de la société civile et de médias épris de démocratie au Niger.
On sait que parmi eux figurent des personnalités qui ont travaillé sous le pouvoir de Mohamed Bazoum, le président déchu. On n’en sait pas plus, car les responsables souhaitent rester anonymes, par crainte de représailles de la part des militaires.
"Il suffit d’un rien, on vient, on vous embastille", invoque Tahirou Garka, porte-parole du G25, le représentant officiel à l’étranger.
"Nous sommes en train de nous organiser, pour nous retrouver sur le terrain et les faire partir. Il n’y a aucun Nigérien qui a élu ces militaires qui sont en train de bâillonner les libertés", indique Tahirou Garka. Il ajoute que "les Nigériens sont en train de vivre le martyre, d’assister à la déliquescence de notre pays".
La Charte de la refondation
Le G25 demande l’adoption d’une stratégie nationale inclusive et efficace contre le terrorisme, le retour de la démocratie et du respect des droits humains, la libération immédiate des détenus politiques et de Mohamed Bazoum.
Le G25 souhaite-t-il le retour du président déchu ? "Aujourd'hui, c’est Bazoum qui est le président légitime du Niger, c’est lui qui a été élu. Notre mouvement dépasse la personne de Bazoum", répond Tahirou Garka.
Salmata Taya est trésorière générale du M62, un mouvement qui soutient les militaires au Niger. Elle rejette les revendications du G25 et préfère renvoyer ce mouvement à la Charte de la refondation, promulguée fin mars, qui a accordé, sans élection, un mandat de cinq ans, renouvelable, au général Abdourahamane Tiani, le chef des militaires au pouvoir.
"Aujourd'hui, cette Charte est en train de mettre en place ce qui va nous sortir du gouffre, ce qui va nous arranger, ce qui va faire en sorte que notre souveraineté et notre dignité soient réelles et non sur le papier", fait remarquer Salmata Taya. Elle insiste par ailleurs sur le fait que Mohamed Bazoum doive répondre de ses actes.
Mobilisation de la jeunesse nigérienne
L'analyste Ahmat Dabio fait une comparaison entre ce mouvement et le mouvement H23 au Tchad. Il y voit un signe de la "résistance de la jeunesse face aux juntes militaires". Mais pour l’instant, la force reste du côté des militaires.
"Il est peu probable que ce groupe soit en position de force pour imposer des exigences à des militaires qui, jusqu’ici, ne semblent comprendre que le langage de la violence et de la force."
"Dans les deux cas, la composition exacte des mouvements reste volontairement confidentielle, à la fois par crainte de représailles et pour éviter que des opportunistes ne viennent détourner leur mission."
Ahmat Dabio s’attend tout de même à des tensions croissantes et des confrontations directes. Officiellement, le pouvoir nigérien n’a pas encore réagi à la naissance du mouvement G25.
Le pays a déchu, ces derniers mois, de leur nationalité, des personnalités critiques pour des motifs comme apologie du terrorisme et déstabilisation.