Friedrich Merz : 45 minutes pour convaincre

Un peu plus d'une semaine après son élection par les membres du Bundestag, Friedrich Merz était donc de retour dans l'hémicycle pour sa première déclaration gouvernementale.

Un moment symbolique puisque c'est l'occasion pour le chancelier allemand de présenter aux représentants du peuple le programme du nouveau gouvernement, composé des conservateurs de l'Union chrétienne démocrate CDU/CSU et des sociaux-démocrates du SPD.

Relancer la machine économique

Friedrich Merz souhaite protéger les emplois dans le secteur industriel et investir massivement, notamment dans les infrastructures.

Alors que le pays sort de deux années consécutives de récession et que les prévisions pour 2025 sont plutôt moribones, l'Allemagne, a dit le nouveau chancelier, "peut redevenir une locomotive économique que tout le monde admire".

Pour relancer la locomotive, son gouvernement dispose d'un fonds publics inédit de 500 milliards d'euros - ce qui a valu à Merz d'être contesté au sein de l'alliance conservatrice, friande de l'austérité budgétaire.

L'une des priorités sera de construire des logements abordables - une question sociale centrale pour le chancelier.

Le poids de la politique étrangère

Le chancelier a également fait des déclarations importantes en matière de politique étrangère. Il a évoqué deux entretiens téléphoniques avec le président américain, Donald Trump, depuis son investiture, notamment au sujet de la nouvelle politique douanière des États-Unis, défavorables aux exportations allemandes.

Le chancelier a aussi, bien sûr, réaffirmé le soutien inconditionnel de l'Allemagne à l'Ukraine et son refus d'une paix dictée par Moscou à Kiev. Il a insisté sur l'importance du partenariat européen, notamment concernant la défense. Friedrich Merz veut d'ailleurs allouer autant d'argent que nécessaire à la Bundeswehr pour que celle-ci devienne l'armée européenne la plus forte. Il a aussi annoncé un service militaire volontaire.

Pour ce qui est des relations avec le continent african, le nouveau gouvernement souhaite renforcer de manière active le partenariat avec les pays du continent : cela comprend les relations économiques mais aussi le contrôle de la migration et le maintien de la paix et de la sécurité.

Enfin, il a aussi été question dans ce discours inaugural du Proche-Orient. Alors que l'Allemagne est l'un des soutiens le plus fidèles d'Israël, Friedrich Merz a aujourd'hui exhorté toutes les parties concernées à éviter au plus vite une famine dans la bande de Gaza.