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Une force unifiée de 5.000 soldats pour les pays de l'AES

22 janvier 2025

Face à l'augmentation des attaques djihadistes, les trois pays sahéliens, ont annoncé la mise en place, d'ici quelques semaines, d'une "force unifiée" de 5.000 hommes.

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Trois soldats assis à l'arrière d'un pick-up
L'Alliance des États du Sahel va bientôt disposer d'une force unifiée contre le terrorismeImage : Hans Lucas/IMAGO

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, trois pays sahéliens dirigés par des régimes militaires depuis une série de coups d'Etat entre 2020 et 2023, souhaitent franchir un nouveau cap dans leur coopération militaire.

Le ministre nigérien de la Défense, Salifou Mody, a ainsi annoncé, mardi, que les trois Etats de l'Alliance des Etats du Sahell'AES, ont décidé de créer une force commune de 5.000 soldats pour lutter contre les groupes djihadistes.

Pour Seidik Abba, journaliste-écrivain et chercheur sur le Sahel, la création de cette force conjointe traduit la volonté de ces trois pays d'aller plus loin dans leur alliance qui est avant tout militaire.

"La création de cette force est une avancée, est une étape supplémentaire, parce que la volonté de ces pays est d'avoir une architecture de défense et de sécurité commune et c'est ce qui est inscrit dans la charte du Liptako-Gourma qui crée l'AES", a dit Seidik Abba.

Le Mali réhabilite les figures de son histoire

"La Russie, actuellement, a beaucoup de problèmes financiers"

Mais au-delà de cette annonce, la mise sur pied de cette force et son financement restent encore flous. Ahmed Dieme, consultant sur les questions de conflits politico-religieux en Afrique de l'Ouest, estime que les pays de l'AES devraient pouvoir compter sur l'aide de pays amis, mais pas forcément de la Russie.

"Peut-être peut-on espérer qu'ils utilisent les ressources minières dont ils disposent. La rente, par exemple, de ressources minières… Ou encore des prêts qu'ils vont avoir çà et là auprès d'un certain nombre d'Etats, mais aussi des soutiens militaires de leurs partenaires comme la Turquie ou l'Iran. Mais la Russie, actuellement, a beaucoup de problèmes financiers, certainement", commente Dieme.

Les trois militaires qui dirigent les pays de l'AES se tiennent côte à côte
L'AES accuse également la Cedeao d'être inféodée à la France, l'ancienne puissance coloniale à laquelle ils ont tous tourné le dos, privilégiant de nouveaux partenaires comme la RussieImage : Mahamadou Hamidou/REUTERS

Une réponse à une menace commune

Les pays de l'AES mènent déjà des opérations ponctuelles conjointes contre les djihadistes, notamment dans la zone des trois frontières, où les attaques sont les plus nombreuses.

Mais ces trois pays constituent un vaste territoire enclavé de 2,8 millions de kilomètres carrés, soit cinq fois la surface d'un pays comme la France. Face à cela, les effectifs de cette force conjointe peuvent paraître insuffisants. Mais l'analyste  Seidik Abba rappelle que ceux du G5 Sahel étaient similaires.

"Ce n'est jamais suffisant, mais 5.000 hommes c'est à peu près ce que le G5 Sahel aussi avait prévu. Et ce qui est nouveau est que les 5.000 hommes seront dédiés uniquement à cette force. Parce que, jusqu'ici, les armées envoyaient des effectifs aux forces conjointes et ces militaires travaillaient à la fois pour les forces conjointes et les armées nationales", affirme Abba.

Le volet militaire du G5 Sahel avait, pour sa part, échoué à recueillir les financements nécessaires. Cette annonce de l'AES intervient à une semaine du retrait effectif de ces trois pays de la Cédéao, une organisation qu'ils jugent inefficace face à leurs défis sécuritaires.