"Les Invertueuses", un film burkinabè réalisé par Chloé Aïcha Boro, a marqué les esprits lors de sa sélection en compétition pour l'Étalon d'or de Yennenga au Fespaco. Ce long-métrage de fiction a suscité des réactions contrastées : certains saluent une œuvre audacieuse qui bouscule les normes sociétales, tandis que d'autres critiquent une approche jugée trop occidentalisée ou provocatrice dans le contexte culturel burkinabè.
À travers une mise en scène puissante et un récit engagé, "Les Invertueuses" explore des thématiques fortes et rarement abordées dans le cinéma burkinabè. Le film interroge l’émancipation des femmes, l’amour au-delà des âges, et l’identité de genre, sur fond de tensions exacerbées par l’avancée djihadiste au Burkina Faso.
L’intrigue met en lumière des personnages en quête de liberté et d’acceptation. Elle suit notamment une femme mûre dont les désirs et sentiments sont en décalage avec les normes sociétales, ainsi que Natie, une jeune fille complexée par sa féminité qui explore une identité plus masculine. À travers ce personnage, le film aborde avec sensibilité des thèmes LGBTQ+, encore largement tabous dans la région. Avec "Les Invertueuses", Chloé Aïcha Boro signe une œuvre qui interpelle et questionne, entre engagement social et prise de risque artistique.