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Deux candidates mais des Ivoiriennes sous-représentées

10 septembre 2025

Seules deux femmes seront candidates à la présidentielle ivoirienne du 25 octobre. Et les Ivoiriennes ont encore du mal à accéder aux sphères de pouvoir.

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Côte d'Ivoire: une femme à l'isoloir pour les législatives de 2021 à Abidjan (illustration)
Bien que majoritaires dans la population ivoirienne, les femmes demeurent sous-représentées en politique.Image : Macline Hien/REUTERS

En Côte d'Ivoire, les électeurs seront appelés aux urnes le 25 octobre prochain pour élire leur prochain président. La campagne doit s'ouvrir le 10 octobre et la liste définitive des candidatures retenues vient d'être publiée par le Conseil constitutionnel. 

Cinq candidats brigueront donc la magistrature suprême. Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, est candidat à sa propre succession, sous les couleurs du RHDP. Ses principaux rivaux de l'opposition, eux, ont été écartés - Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Pascal Affi N'Guessan. 

En revanche, deux femmes seront bien dans la course : Henriette Lagou Adjoua, présidente du Renouveau pour la paix et la concorde (RPC) et Simone Ehivet Gbagbo, présidente du Mouvement des générations capables (MGC). 

Ces deux candidatures marquent une petite avancée de la représentation féminine en politique.

Henriette Lagou et Simone Gbagbo

Huit femmes avaient déposé leur candidature à la présidentielle ivoirienne. Deux ont été retenues. Et ce ne sont pas des inconnues. D'un côté, Henriette Lagou. Ancienne ministre de la Femme sous Laurent Gbagbo, elle a fondé le mouvement "Deux millions de filles pour Gbagbo". 

Aujourd'hui, elle se présente pour la deuxième fois à une élection présidentielle, au nom d'une alliance, le Groupement des partenaires politiques pour la paix (GP Paix). Son parti à elle, le RPC, centriste, prône la réconciliation nationale, la justice sociale et une démocratie plus participative. 

Le retour de Simone Ehivet Gbagbo

De l'autre côté, Simone Ehivet Gbagbo, figure historique de la politique ivoirienne. Militante syndicaliste, cofondatrice du Front populaire ivoirien, elle a été vice-présidente de l'Assemblée nationale et proche conseillère de son ex-époux, Laurent Gbagbo. 

Surnommée la "Dame de fer", elle a été condamnée à 20 ans de prison pour son rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011, avant d'être amnistiée en 2018. 

La Cour pénale internationale a annulé le mandat d'arrêt qu'elle avait émis contre elle en 2021. Aujourd'hui, Simone Ehivet Gbagbo défend une idéologie de gauche souverainiste, teintée de spiritualité chrétienne, et milite pour une Afrique affranchie de toute dépendance extérieure. 

Mais ces deux candidatures ne doivent pas masquer une réalité : les Ivoiriennes restent largement sous-représentées en politique. 

Ce qu'il faudrait faire pour une meilleure représentativité

En 2023, les femmes ne représentaient que 13 % des députés, 7 % des maires, et à peine 6 % des élus régionaux.

Pourtant, des solutions existent pour une meilleure représentativité des femmes en politique : faire respecter les quotas, former les femmes candidates, créer un fonds pour soutenir leurs campagnes, sensibiliser les enfants dès l'école, et impliquer les hommes dans la lutte pour l'égalité. 

Car une démocratie sans les femmes, ce n'est pas une démocratie complète.