Droits de douane : le secteur automobile allemand affecté
31 juillet 2025Ce vendredi 1er août, c'est la date butoir imposée par Donald Trump pour trouver des accords commerciaux. Le président américain a de nouveau défendu sa politique de multiplications des droits de douane sur les importations aux États-Unis.Selon Donald Trump, l'imposition de ces droits de douane rend "les États-Unis grands et riches à nouveau".
Mais quel impact le récent accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne aura sur les constructeurs automobiles allemands ? Pour certains observateurs, il portera préjudice à l'ensemble du secteur, mais certaines marques devraient moins souffrir que d'autres.
Des voitures déjà produites aux États-Unis
Parmi les engagements pris par l'Union européenne, il y a notamment le fait de supprimer les droits de douane sur les voitures en provenance des États-Unis et à destination de l'Europe.
Une bonne nouvelle pour des constructeurs allemands, tels que Mercedes et BMW, qui produisent des modèles de voitures aux États-Unis et les exportent ensuite vers l'Europe.
BMW, par exemple, fabrique des voitures dans une usine américaine depuis 1994, notamment parce qu'il est plus facile de vendre des voitures sur le marché américain si l'usine est située aux États-Unis.
En fait, BMW fabrique tellement de voitures aux États-Unis qu'il est le plus grand exportateur de voitures du pays en termes de valeur. Globalement, deux tiers des voitures exportées des États-Unis vers l'Europe sont des marques allemandes.
C'est ce qu'explique Hildegard Müller, de l'Association allemande de l'industrie automobile.
"Nous y produisons 840 000 voitures et employons 140 000 personnes. Nous n'avons donc jamais vraiment compris les critiques de Donald Trump" assure-t-elle.
Des incertitudes
Néanmoins, la plupart des voitures allemandes sont toujours produites en dehors des États-Unis. C'est pourquoi le nouvel accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne coûtera des milliards aux constructeurs automobiles allemands.
En effet, alors que l'UE s'est engagée à supprimer ses droits de douane sur les voitures en provenance des États-Unis, ces derniers imposent des taxes de 15 % sur les voitures en provenance de l'UE.
Il s'agit d'une réduction par rapport aux 27,5 % en vigueur depuis avril de cette année.
En créant de relatifs gagnants, comme Mercedes et BMW, l'accord fait pression sur d'autres constructeurs automobiles, comme le groupe Volkswagen, pour qu'ils produisent davantage de voitures aux États-Unis.
Pour Gregor Sebastian, analyste au sein du Rhodium Group, un groupe de recherche indépendant, il y a encore trop d'incertitudes.
"Il est évident que les constructeurs automobiles sont désormais incités à réduire leur production en Europe et à la déplacer vers les États-Unis. Mais les constructeurs automobiles hésiteront encore à prendre une décision d'investissement maintenant, ne sachant pas ce que la prochaine administration, ou franchement ce que même l'administration Trump, va faire dans les prochaines années" précise l'expert.
Dans l'immédiat, le président Donald Trump a de nouveau défendu, ce jeudi 31 juillet, sa politique de multiplications de droits de douane sur les importations aux Etats-Unis. Ceci alors que le 1er août est la date butoir imposée par le président américain pour trouver des accords commerciaux.