Le secteur public est à l'arrêt dans l'Est de la RDC
9 avril 2025Goma, la capitale du Nord Kivu, est devenue une ville fantôme depuis la fin du mois de janvier. C’est ce que constate Faida Chantal, membre de la société civile : "La ville de Goma reste très isolée par rapport à la conjoncture politique, économique de la République. Les fonctionnaires de l'Etat ne reçoivent plus leurs salaires, les banques sont fermées", a-t-elle expliqué.
Johnson Ishara, de la société civile Dynamique Génération consciente DYGENEC-RDC dans les deux provinces du Nord et Sud Kivu, dépeint lui aussi un tableau sombre. "C'est une situation désastreuse, vraiment une calamité économique, car sans salaire, il n'y a plus de vie, il n'y a plus d'espoir",a-t-il dit.
Même désolation au Sud-Kivu
Le chef-lieu provincial, Bukavu, est tombé en février dernier aux mains de l’AFC-M23. Comme à Goma, les rebelles soutenus par le Rwanda y ont instauré une administration parallèle : "La ville de Bukavu vit également le même calvaire. Les territoires de Rutshuru, de Masisi, la majeure partie de Rubero, on assiste aujourd'hui vraiment à un drame humanitaire incroyable dans la région", ajoute Johnson Ishara.
L'insécurité persiste
Dans le Sud-Kivu, l'aérodrome de Minembwe est toujours fermé. Les habitants de cette commune située dans le territoire de Fizi sont coupés de tout approvisionnement.
Les affrontements entre les rebelles et les FARDC est l'une des causes, raconte Felix Iragaba, joint sur place : "L'aérodrome de Minembwe est toujours inopérationnel. Il y a eu des affrontements entre les Twirwaneho dans les périphéries de la commune Minembwe, ce qui rend tout approvisionnement impossible. Les routes sont infranchissables", explique cet habitant.
A Walilake, les rebelles se sont retirés de la cité minière. Mais ils auraient dépouillé l'hôpital de référence et le centre de sante de Walikale, nous a confié Fiston Misoma, de la société civile à Walikale.