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Ebola : ce qu'il faut savoir

5 septembre 2025

Interview avec le Pr Jean-Jacques Muyembe sur ce qu'il faut savoir au sujet du virus Ebola qui touche la RDC et comment se fait la prise en charge, mais aussi la riposte.

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Un membre du corps médical avec une combinaison de protection.
La nouvelle épidémie d'Ebola touche pour le moment la province du Kasaï.Image : ZUMA Press/imago

La République démocratique du Congo est confrontée à une nouvelle épidémie d'Ebola qui a déjà fait au moins quinze morts, depuis fin août, selon le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba. Cette nouvelle épidémie touche pour le moment la province du Kasaï, dans le centre du pays, où 28 cas suspects ont été enregistrés.

La RDC dispose d'un stock de traitements contre cette fièvre hémorragique virale, ainsi que des doses de vaccins qui doivent être acheminées au Kasaï, selon les autorités sanitaires. Ces dernières assurent que c'est la souche Zaïre du virus, contre laquelle il existe un vaccin, qui est à l'origine de la nouvelle épidémie qui frappe la RDC.

Que faut-il savoir au sujet de cette souche ? A quoi faut-il faire attention durant une épidémie d'Ebola et comment se fait la prise en charge, mais aussi la riposte ?

Le Prf Jean-Jacques Muyembe, connu pour son rôle dans la découverte du virus Ebola, en 1976, donne des réponses à ces questions. Il est aussi le directeur général de l'Institut national de recherche biomédicale, INRB, en RDC.

Ecoutez ou lisez l'interview de la DW avec Jean-Jacques Muyembe.

C'est toujours la souche qui as été à l'origine des épidémies de la fièvre hémorragique Ebola en RDC. C'est la souche la plus virulente comparée par exemple à la souche d'Ebola Soudan qui a une mortalité à peu près de 50% alors que la souche Zaïre c'est entre 50 et 80% et y a d'autres souches comme la souche de la forêt de Taï et la souche Bundibugyo.

DW : Ebola reste une maladie qui suscite beaucoup d'inquiétudes, quels sont les premiers signes qui doivent alerter dans le cas d'une épidémie comme on le voit actuellement au Kasaï ?

Disons que le premier cas est souvent donc difficile à détecter parce que c'est la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires.

"C'est la souche la plus virulente"

Mais au fur et à mesure que l'infection progresse, vous avez donc des manifestations hémorragiques qui vont apparaître, et c'est ça qui va alerter le corps médical.

DW : Qu'est-ce qu'il faut faire et qu'est-ce qu'il ne faut pas faire en cas d'épidémie d'Ebola ?

Ce qu'il faut faire d'abord, c'est vraiment avoir donc le matériel de protection dans les hôpitaux et dans les centres de santé.

Il faut d'abord protéger les personnels soignants, porter les gants, porter les habits de protection.

Réaliser donc des enterrements dignes et sécurisés, des enterrements accompagnés des membres des familles qui sont protégés.

Le point de départ, c'est les infections autour des deuils. Il faut que les équipes de riposte donnent l'information convenable pour que la population adhère également à la lutte.

DW : la riposte, comment cela s'organise maintenant ? Il y a deux vaccins.

 il y a deux vaccins, il y a un vaccin qu'on utilise en ceinture, on vaccine les contacts, les contacts positifs.

Donc il faut répertorier, faire la liste de tous ceux qui ont été en contact avec un cas positif, alors on les vaccine. Et puis il y a un vaccin également plus général pour la population, pour les personnels soignants. Notre Institut l'INRB est en collaboration avec la NAS aux États-Unis, nous avons également développé un anticorps monoclonal, qu'on peut utiliser comme traitement.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique