En Côte d'Ivoire, un enfant sur cinq vivrait dans la rue
21 juillet 2025En Côte d'Ivoire, plus de 11.000 enfants vivant dans les rues ont été recensés à Abidjan et dans dix régions, en 2020-2021, par le Programme pour la protection des enfants et adolescents vulnérables (PPEAV) du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfant.
Aujourd'hui, ce phénomène serait en recul. Les autorités ivoiriennes, en coopération avec les associations locales, ont mis en place des programmes pour venir en aide à ces enfants.
Julien Adayé, correspondant de la DW à Abidjan, s'est rendu au foyer Don Bosco, dans la commune de Marcory, un centre d'accueil destiné à la prise en charge médicale et éducative de ces enfants.
Entre les murs de ce centre, se reconstruisent une quarantaine d'enfants qui vivaient, il y a peu de temps encore, dans la rue. Ceux qui ont eu la chance d'y trouver refuge ont été victimes de travail forcé, de maltraitance et d'abus sexuels.
L'importance de l'écoute
"Lorsque l'enfant est aidé, dans un premier temps, s'il a des besoins en matière de santé, on va panser ses plaies. S'il a aussi besoin de nourriture, on peut lui donner à manger", explique Samuel N'Guessan, l'un des encadreurs du centre.
Ces jeunes, qui n'ont plus de liens familiaux, font désormais l'expérience d'une vie en collectivité. Michel Tchoché, éducateur au centre Don Bosco, explique "accueillir des enfants de la rue en situation difficile qui ont entre huit et 17 ans. Les enfants nous viennent de la rue pour la plupart, ou bien nous sont référés par des structures étatiques. Ils nous viennent aussi de la brigade des mineurs".
Dans ce centre, les plus jeunes suivent un processus d'alphabétisation et de mise à jour scolaire. Tandis que les plus grands intègrent un processus d'apprentissage à de petits métiers.
Retourner à l'école
Grâce à sa prise en charge dans ce foyer, Marc Antoine a pu reprendre sa scolarité. "Je vivais dehors, je ne rentrais plus à la maison, raconte Marc Antoine. Un jour, je suis venu ici pour pouvoir retourner à l'école. Aujourd'hui, je travaille et j'ai eu mon BEPC".
Comme lui, plusieurs autres enfants se reconstruisent peu à peu. Un appui psychologique leur est aussi apporté, comme l'explique Michel Tchoché.
Selon lui, "ces enfants-là, ils vivent au quotidien des situations difficiles. Donc il faut les écouter et les aider. Il y en a qui veulent retourner à la maison. Mais seuls, ils ne peuvent pas. Parce que souvent, ils ont commis des dégâts avant d'aller à la rue. Donc nous nous proposons de les accompagner, de faire la médiation".
En Côte d'Ivoire, plusieurs centres de resocialisation ont fait de la protection des enfants une priorité. Mais selon les statiques de l'Unicef, un enfant sur cinq vivrait encore dans la rue en Côte d'Ivoire.
C'est cette statistique que les autorités ivoiriennes s'efforcent de faire reculer, en collaboration avec des institutions comme le centre Don Bosco à Abidjan.